Du soin à l’énergie : le parcours audacieux de Laïla Costa Pereira
Ancienne infirmière devenue cheffe d’entreprise dans le solaire, Laïla Costa Pereira trace sa route avec audace et conviction, faisant de son parcours atypique un manifeste pour l’entrepreneuriat au féminin.

Infirmière diplômée d’État, Laïla Costa Pereira aurait pu suivre un parcours stable et linéaire. Mais c’est dans un tout autre univers qu’elle s’est illustrée. À 42 ans, mère de quatre enfants, elle est aujourd’hui à la tête de TP-MG Énergies, une entreprise spécialisée dans la construction de centrales photovoltaïques clés en main. Un virage audacieux, récompensé en juillet par le prix de l’Audace, remis par le cabinet Askil lors d’une soirée organisée par Femmes & Challenges.
«Je n’étais pas prédestinée à l’entrepreneuriat. Mes parents ne viennent pas de ce monde, et dans ma banlieue, on n’y pensait même pas», confie-t-elle. D’abord attirée par la police scientifique, elle s’oriente finalement vers les soins infirmiers. Mais lorsque son mari décroche un contrat dans les télécommunications, elle saisit l’opportunité. «Je travaillais de nuit à l’hôpital, et le jour, je développais ce qui deviendrait notre activité». En 2015, TP-MG Énergies est née, d’abord active dans les infrastructures ADSL, puis fibre, avant de pivoter vers le solaire en 2021.
Se réinventer sans cesse : le moteur de l’entrepreneure
Quand le plan France Très Haut Débit (PFTHD) s’arrête, elle est reçue à Matignon, à Bercy, puis à l’Élysée. Une reconnaissance, mais aussi un tournant. «Avec la fin PFTHD, la fibre allait s’essouffler, c’est là que j’ai décidé de me réinventer et de me tourner vers les centrales photovoltaïques clés en main. Je me lance toujours dans des domaines que je ne connais pas, parce que tout s’apprend». Cette capacité à apprendre en marchant, à s’adapter, à changer de cap sans renier ses valeurs est devenue sa signature. «L’entrepreneuriat, ce sont des montagnes russes. Mais l’ennui me fait plus peur que l’inconnu».
Aujourd’hui, TP-MG Énergies emploie une trentaine de collaborateurs et travaille avec des partenaires tels qu’EDF, See You Sun ou des fonds d’investissements. «Je ne suis pas artisane, je n’ai pas les savoir-faire techniques. Mais je m’entoure de gens compétents, je les écoute. On apprend ensemble». Son management bienveillant, hérité de son passé d’infirmière, donne le ton : «Je soigne aussi le bien-être professionnel».
Coliboost : la borne qui vient à vous
En septembre, elle lancera Coliboost, une filiale de TP-MG Énergies dédiée à la mobilité électrique. L’idée ? Une application connectée de bornes de recharge mobiles, capables de venir directement à la rencontre des véhicules électriques en manque d’autonomie. «Ce ne sera plus à vous d’aller à la borne, c’est la borne qui viendra à vous». La première expérimentation débutera en Île-de-France, avec l’ambition de créer un maillage national, puis des franchises, avant d’envahir le marché international.
«Ce prix de l’Audace me ressemble. J’ai toujours foncé, même sans connaître. L’audace, ce n’est pas une compétence, c’est une attitude». Une phrase l’inspire particulièrement : Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. «Il faut croire en soi avant de croire en son projet. Le reste viendra», affirme l’entrepreneuse.
«Ce qui m’a manqué, je veux le transmettre»
Récemment, Laïla Costa Pereira a appris qu’elle figurait parmi les 40 femmes Forbes 2025. Un symbole fort pour cette entrepreneuse issue de l’immigration. «Je veux montrer qu’on peut partir de rien, sans réseau, sans levier, et réussir. À condition de travailler dur… et de travailler sur soi». Elle consacre aujourd’hui une partie de son temps à accompagner les jeunes femmes, mais aussi les jeunes hommes, notamment dans les écoles de commerce. «Ce qui m’a manqué, je veux le transmettre».
Avec son regard toujours tourné vers l’avenir, Laïla Costa Pereira incarne une génération d’entrepreneuses engagées, humaines et ambitieuses. «Il faut oser. Être le pilote de sa propre vie. Et ne jamais demander la permission de prendre sa place». Quelle audace !
Pour Aletheia Press, Lolita Péron