Dunkerque : le Port se dote d’un terminal de ferroutage
Le groupe familial Modalis, porteur du projet, a, à l'occasion d'une pose de la première pierre présenté son objectif : transférer jusqu’à 50 000 camions du routier vers le ferroviaire par an. Et ainsi, éviter l’émission de 70 000 tonnes de CO2...
Depuis quelques années, le port de Dunkerque connaît une accélération de son développement. Les travaux de creusement d’un nouveau bassin offrant 1 000 mètres de bord à quai supplémentaire au terminal conteneur ont commencé il y a peu. Et l’ambition d’atteindre un trafic d’un million de conteneurs par an n’a jamais été aussi proche. En parallèle, ses capacités logistiques sont, elles aussi, en forte croissance. D’ici 2030, le port pourra compter sur 400 000 m2 d’entrepôts couverts. Un tel développement a forcément des conséquences, notamment sur le trafic routier. A terme, il pourrait saturer l’A16 déjà très empruntée et accidentogène, étant donné que la très grande majorité des marchandises sont acheminées au et depuis le port par camion. Ajoutons à cela que le transport routier est aussi responsable de 30% de nos émissions nationales de CO2.
25 millions d'euros d'investissement
C’est dans ce contexte que le port de Dunkerque a souhaité investir dans l’implantation d’un terminal de ferroutage, à Loon-Plage, en proximité immédiate du terminal à conteneur et du terminal transmanche. Celui-ci doit permettre le report d’une partie du trafic de la route vers le rail en acheminant par train des semi-remorques routières et des conteneurs. Le groupe français et familial Modalis, fondé par Bernard Meï à Aix-en-Provence en 2002, a été retenu par le port de Dunkerque pour la construction du terminal lors d’un Appel à Manifestation d’Intérêt. C’est Delta Rail, l’une des filiales de ce groupe spécialiste du report modal qui en sera l’opérateur.
L’investissement de 25 millions d’euros est supporté à part égale par le Port de Dunkerque et Modalis. «La réindustrialisation du territoire associée à la formidable dynamique de son port nous ont convaincus de l'intérêt de venir à Dunkerque», a commenté Bernard Meï lors de la cérémonie de pose de la première pierre. «Notre groupe est fier de pouvoir contribuer à la décarbonation du port de Dunkerque».
Le terminal de ferroutage devrait être opérationnel d'ici le printemps 2026. Modalis espère ouvrir des lignes régulières vers le sud-est de la France, l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne. Ouvert à tous les opérateurs ferroviaires, le futur terminal sera dimensionné pour pouvoir accueillir quatre trains de fret de 750 mètres de long, capables de transporter l’équivalent de 130 à 150 semi-remorques. Implanté sur 9,6 hectares, il disposera également d’une vaste zone de stockage pouvant abriter plus de 600 unités de transports (conteneurs ou remorques). A terme, l’ambition de Modalis est de retirer de la route 50 000 camions et ainsi, éviter l’émission de 70 000 tonnes de CO2 par an.