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Dunkerquois : Patrick Martin à la rencontre des dirigeants de la Côte d’Opale

Le président du Medef s’est rendu dans le Dunkerquois. Avec à l'issue de la visite un constat : la bonne santé du territoire ne doit pas cacher une certaine morosité et un manque de visibilité à court et moyen terme selon lui préjudiciable pour l’entrepreneuriat. 

Patrick Martin, (à gauche), président du Medef, a été accueilli par Eric Lelieur, entrepreneur à Calais et Pierre D'Arras, entrepreneur à Killem, respectivement président et vice-président du Medef Côte d'Opale.
Patrick Martin, (à gauche), président du Medef, a été accueilli par Eric Lelieur, entrepreneur à Calais et Pierre D'Arras, entrepreneur à Killem, respectivement président et vice-président du Medef Côte d'Opale.

Le patron des patrons, accueilli par Eric Lelieur et Pierre D’Arras, respectivement président et vice-président du Medef Côte d’Opale, a commencé sa journée sur le littoral par deux visites d’usines : Aluminium Dunkerque, d’abord, qui s’est engagée dans un important projet de décarbonation, puis SNF Flocryl, une ETI française à capitaux familiaux dont le siège est basé près de Saint-Etienne. Leader mondial des polyacrylamides, elle a implanté une nouvelle unité de production à Gravelines qui a démarré il y a 18 mois. Ces deux entreprises illustrent parfaitement le renouveau économique dunkerquois autour de la décarbonation, de la mobilité électrique et du développement du port. Le groupe SNF a, en effet, choisi Gravelines pour ses facilités de connexion avec le terminal conteneurs du port de Dunkerque.

Patrick Martin a ensuite échangé avec la centaine d’entrepreneurs, adhérents du Medef Côte d’Opale. Un constat en a émergé : malgré la bonne santé économique affichée depuis quelques années par le Dunkerquois qui a déjà conduit à la création de 5 000 emplois, les dirigeants de PME et de TPE déplorent le manque de visibilité qui freine les investissements autant que les embauches et la formation.

Dans ce contexte, Patrick Martin a dit ses regrets, voire sa colère de constater que les enjeux tactiques des formations politiques mais aussi la fiscalité primaient aujourd’hui sur les enjeux de croissance, de concurrence, de compétitivité, de formation et d’emploi. Il a invité le personnel politique «à redescendre sur terre» et «à quitter Paris pour venir sur le terrain», lui qui se revendique «dirigeant régional» et rappelle qu’il est le premier président du Medef à ne pas être parisien.

Tenir bon sur la réforme des retraites

Regrettant le discours «anti-patron» et «les velléités de taxer des riches» qui progressent dans notre pays au même rythme que l’instabilité politique, Patrick Martin a martelé : «Nous ne sommes pas gavés d’aides, nous ne sommes pas des voleurs. Nous voulons que la France réussisse, nous voulons créer de la richesse qui permet la redistribution», malgré tout satisfait, a-t-il indiqué que «82 % des Français avaient une bonne image de l’entreprise».

Interrogé sur la réforme des retraites, qui n’a jamais autant été contestée, le président du Medef, a, sans surprise, déclaré que «ce serait une erreur que de la suspendre, notre pays étant au pied du mur de l’endettement. Si on revient en arrière, nous allons creuser le déficit. Il faudra donc mécaniquement payer plus d’impôt, ce qui va peser sur le pouvoir d’achat et les investissements des entreprises».

Rappelant que le Medef était très «industrialiste», Patrick Martin s’est réjoui du renouveau industriel du Dunkerquois, «une chance» qui tire toute une économie vers le haut et profitera également aux territoires voisins du Calaisis et de l’Audomarois. Devant les très bonnes perspectives d’emplois sur le territoire, il a dit regretter la baisse du niveau d’aides destinées à soutenir l’apprentissage. «Après des décennies d’échec de l’emploi des jeunes, nous étions parvenus à multiplier par trois le nombre d’apprentis dans les entreprises. Et l’on sait que l’apprentissage est l’une des meilleures garanties de s’insérer professionnellement ensuite. Première conséquence : nous aurons 65 000 apprentis de moins en 2025».