Erion : un modèle de la réindustrialisation ferroviaire
Le ministre de l’industrie Sébastien Martin était en visite le 31 octobre à Montceau-les-Mines chez l’entreprise Erion. Il a salué une "pépite" qui allie savoir-faire local, investissements massifs et souveraineté européenne.
Ce n'est certainement pas un hasard si le ministre de l'industrie, Sébastien Martin, en visite en Saône-et-Loire ce 31 octobre, a fait étape sur le site du spécialiste de la maintenance ferroviaire Erion à Saint-Vallier/Montceau-les-Mines. Il a probablement voulu marquer l’importance du tissu industriel local, facteur de la relance nationale et de la souveraineté européenne.
Accueilli par Louis Curto, directeur général d'Erion, et les élus locaux, Sébastien Martin se déplace quelques semaines après sa nomination, et veut faire passer un message : la réindustrialisation de la France doit s'appuyer sur ce modèle de création de richesses qu'il qualifie de "pépite".
Un investissement massif au cœur du bassin minier
Spécialisée dans la maintenance intégrale de locomotives (modèles Stadler), Erion assure l'entretien complet, allant des petites interventions jusqu'à la reconstruction de locomotives accidentées. L'entreprise est implantée en France depuis 2012, mais n’a investi les lieux actuels qu’en juin 2019, dans la zone du Mecateam cluster.
Depuis, l'entreprise, qui compte 56 salariés au total (dont environ 40 sur le site), a investi massivement dans l'outil de travail. "Depuis 2019, nous avons investi 12 millions d'euros pour ce site", indique Louis Curto. Dans le détail, le bâtiment aura coûté plus de 10 millions d'euros, auquel s'ajoute 1,5 million d'euros dédié à l'achat de nouvelles machines. Le directeur s’est voulu volontariste : "On essaie de faire le plus possible, tous les jours, un peu plus. L'industrie sait faire".
Croissance, innovation et souveraineté ferroviaire

L’activité d’Erion est un élément essentiel de la filière ferroviaire, notamment en participant à la décarbonation des transports de marchandises. Pour moderniser son parc roulant, l'entreprise s'engage dans la maintenance prédictive. Elle a équipé les machines d'instruments variés pour collecter un maximum de données. "Cette innovation vise à anticiper la rupture des pièces pour les remplacer avant. Cela évite les temps d'immobilisation trop importants et imprévus, qui sont des sources de frais énormes pour nos clients", explique Louis Curto.
Les perspectives d'emploi sont concrètes. Richard Thavaux, responsable des opérations chez Erion, annonce un objectif de doublement des effectifs d'ici deux ans. L’entreprise est également impliquée dans la formation en accueillant un apprenti tous les ans. Là aussi, l’objectif est d'augmenter ce nombre, via le Mecateam campus.
Face à la concurrence internationale, le ministre a défendu la nécessité de protéger l'industrie. "Nous subissons aussi une agression de certains pays qui pratiquent un dumping qui est inacceptable" estime-t-il. Il a appelé l'Union européenne à se défendre. "Le rôle de l'Europe sera de savoir se protéger, mettre des mécanismes de protection en nos frontières, et de mettre en place des vraies préférences européennes", énumère-t-il. L'Europe doit être "non seulement un grand marché", mais aussi "une grande usine dans laquelle on crée de la valeur", conlut Sébastien Martin. Des mots récurrents pour des résultats qui se font attendre.
Pour Aletheia Press, Christel Dalsbaek