Groupe Blondel, la course en tête

Quelles sont les valeurs de l’entreprise fondée par votre père en 1956 et comment ces valeurs sont-elles incarnées aujourd’hui dans le groupe ?

Nous sommes une entreprise qui a gardé ce tissu familial et qui le gardera, même lorsque je la transmettrai à notre groupement d’actionnaires dans lequel sont présents mes enfants. Nous allons atteindre un chiffre d’affaires de 400 millions d’euros cette année, avec une croissance de 10% sur les métiers de la logistique notamment, autour d’une valeur essentielle dans notre fonctionnement depuis la création de l’entreprise : la proximité humaine. Chaque personne, chaque collaborateur du groupe a son importance dans son organisation, son fonctionnement et son développement. La valeur humaine et la proximité avec tout le monde dans l’entreprise sont primordiales à mes yeux !

Vous avez pris la relève dans les années 1990 et transformé l’entreprise de transport en un groupe logistique international de plus de 3 000 collaborateurs. Quelles sont les clés de cette réussite ?

J’avais 27 ans mais je suis passé par tous les métiers avant de prendre la direction de l’entreprise. J’ai toujours fait en sorte de la gérer en bon père de famille, de ne jamais dépenser plus que ce qu’on gagne, sans jamais prendre de dividendes et en faisant participer mes collaborateurs aux résultats de l’entreprise… ce sont des choses simples, associées à mes valeurs humaines, qui sont à l’origine de notre développement. Mais on ne bâtit pas seul ! Sans les partenaires financiers, ça n’aurait pas été possible, ni sans l’ensemble des collaborateurs. A ce titre, nous avons ouvert le capital à 15 cadres de l’entreprise et nous menons une réflexion sur une ouverture plus profonde à celles et ceux qui partagent nos valeurs.

Cette philosophie nous permet de gagner la confiance de clients prestigieux malgré la taille du groupe, à l’instar d’Airbus pour lequel nous avons ouvert un site en Tunisie, et de répondre aux défis de l’international. Nous avons aujourd’hui 35 sites en France et des implantations au Canada, en Tunisie, au Maroc et dès 2026 en Allemagne… et ce n’est pas fini ! La croissance à l’international est importante pour le groupe, nous nous devons d’accompagner nos clients en dehors de nos frontières, et nous sommes vraiment aidés par la BPI, c’est une chance en France de pouvoir s’appuyer sur ces belles structures.

Sur le plan de la transition écologique, votre programme «Go Green» ambitionne de faire évoluer le transport et la logistique vers des technologies à faibles émissions de gaz à effet de serre…

Depuis 10 ans, le groupe est l’un des pionniers du biométhane sur le marché des transports et aujourd’hui 20% de nos véhicules roulent avec ce carburant vert. Les stations de méthanisation se développent partout en France, la révolution est en marche et nous mettrons tout en oeuvre pour réduire les émissions de carbone de 55% d’ici 2030 et atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. L’année prochaine, nous aurons également une cinquantaine de véhicules électriques dans notre flotte, avec 600 kilomètres d’autonomie… je crois complètement à l’électrique ! On peut par ailleurs citer l’installation de panneaux photovoltaïques sur nos toitures ou encore le tri des déchets. C’est une démarche sur du long terme pour le groupe, qui se fera avec ou sans moi.

Quels sont les projets que vous souhaitez lancer dans les prochaines années ?

Notre ambition est claire : poursuivre notre développement en France et en Europe tout en accélérant l’innovation. Nous investissons dans la mécanisation logistique pour gagner en efficacité et nous souhaitons renforcer pleinement nos activités dans le maritime et l’aérien. L’intelligence artificielle jouera un rôle clé sur l’ensemble de ces projets, notamment pour proposer à nos clients des solutions toujours plus performantes, mais pour autant, l’humain conservera une importance fondamentale ! Grâce également à des opérations de croissance externe ciblées, nous visons un chiffre d’affaires de 700 millions d’euros à l’horizon 2027/2028.