Huit premiers détenus transférés à la prison sécurisée de Condé-sur-Sarthe
Le transfert des huit premiers détenus à la prison de haute sécurité de Condé-sur-Sarthe (Orne), la deuxième du genre à entrer en service après celle de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), ont eu...
Le transfert des huit premiers détenus à la prison de haute sécurité de Condé-sur-Sarthe (Orne), la deuxième du genre à entrer en service après celle de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), ont eu lieu jeudi, selon plusieurs sources concordantes.
Il y a eu "sept transferts par la route et un par hélicoptère" a indiqué à l'AFP Emmanuel Baudin, secrétaire général de FO-Justice, dont le syndicat est "favorable à la création de ces quartiers".
En début d'après-midi, un convoi de plusieurs véhicules, dont quatre fourgons blancs, gyrophares allumés, ont pénétré dans l'enceinte de la prison, où de nombreuses forces de l'ordre étaient présentes, ont constaté des journalistes de l'AFP. Un hélicoptère s'est ensuite posé dans l'enceinte de la prison avant de redécoller quelques minutes plus tard.
"A l'heure actuelle, on sait qu'il y a une petite dizaine de détenus qui sont arrivés sur l'établissement" a pour sa part déclaré à des reporters d'images de l'AFP Joseph Rousseaux, secrétaire interrégional FO Justice.
Selon M. Rousseaux, ces détenus, dont "les identités et les profils" n'étaient pas encore connus, sont "liés au grand banditisme et aux narcotrafiquants" et proviennent "de région parisienne parce qu'ils ont mutualisé pour faire un transfert".
Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a annoncé mardi soir sur TF1 qu'"une quarantaine" de détenus seraient transférés dans ce quartier de lutte contre la criminalité organisée (QLCO) d'ici la fin du mois, lequel accueillera au total "une centaine" de prisonniers.
Début octobre, lors d'une visite ouverte à la presse de ce centre pénitentiaire, son directeur Vincent Vernet avait assuré qu'il avait été prévu un "maximum d'activités au sein du bâtiment pour vraiment sectoriser les choses et étanchéifier par rapport aux autres quartiers".
Et pour limiter le nombre d'extractions judiciaires, "on a créé (...) une salle de visioconférence dans le bâtiment", avait-il ajouté.
L'objectif de ces structures ultra-sécurisées est de placer totalement à l'isolement des détenus présentés par les autorités comme issus du haut du spectre de la criminalité organisée, selon un régime de détention très strict inspiré de la lutte antimafia en Italie.
Le garde des Sceaux Gérald Darmanin a évalué à environ 500 le nombre de détenus considérés comme particulièrement dangereux parmi les 86.000 personnes actuellement incarcérées en France.
Ces QLCO sont censés les empêcher de communiquer avec l'extérieur, notamment pour continuer à gérer leurs trafics.
Le premier de ces quartiers a ouvert cet été à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), où sont notamment incarcérés le jihadiste du 13-Novembre Salah Abdeslam et le narcotrafiquant Mohamed Amra.
Le centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe a connu plusieurs prises d'otages et attaques de surveillants ces dernières années alors qu'il est l'un des plus récents et modernes de France.
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