Incendie à Marseille: le préfet "assume" ses décisions face aux critiques
Face aux critiques et à la colère de Marseillais sinistrés par l'incendie du 8 juillet, le préfet des Bouches-du-Rhône a publié dans la nuit de mercredi à jeudi une inhabituelle mise au point où...

Face aux critiques et à la colère de Marseillais sinistrés par l'incendie du 8 juillet, le préfet des Bouches-du-Rhône a publié dans la nuit de mercredi à jeudi une inhabituelle mise au point où il "assume la totalité des décisions" prises.
Georges-François Leclerc "tient à réagir à ces mises en cause, qui ne reflètent pas la réalité de l'engagement efficace et héroïque de nos forces d'incendie et de secours. Il assume la totalité des décisions qui ont été prises afin de garantir et surtout de réussir à protéger la population", écrit la préfecture dans un communiqué.
Ce violent incendie était parti mardi 8 juillet en milieu de matinée d'une voiture qui a pris feu sur le bord de l'autoroute aux Pennes-Mirabeau. Face à un vent violent et tourbillonnant, le feu avait ensuite très vite sauté d'une colline à l'autre, sur une végétation asséchée par plusieurs jours de canicule, pour arriver dans le 16e arrondissement de Marseille, dans les quartiers Nord.
Au final, il a parcouru 750 hectares et s'il n'y a eu "aucune perte humaine" ni "aucun blessé grave" comme le souligne le préfet, le bilan est quand même lourd du côté des sinistrés avec 91 bâtiments touchés dont 60 détruits ou rendus inhabitables. Mais insiste-t-il: "près d’un millier d'habitations ont pu être sauvées des flammes".
Mardi soir, lors d'une réunion où la presse n'était pas conviée, organisée par la mairie de Marseille dans le quartier de l'Estaque, la colère des sinistrés s'est exprimée, ont rapporté à l'AFP plusieurs participants.
"Le cadre opérationnel était très contraint", se justifie aujourd'hui le préfet, avec d'autres feux ce jour-là dans le sud de la France et notamment celui de Narbonne qui a parcouru au final 2.100 hectares dans l'Aude.
À 12h27, le préfet avait repris la direction des secours "car ce feu était singulier par sa violence et parce qu’il concernait désormais deux communes", précise la préfecture dans son communique mercredi soir.
"C'est la première fois dans l'histoire des feux à Marseille qu'un préfet prend le commandement", a souligné Samia Ghali, maire-adjointe de la ville, auprès de l'AFP.
"La colère des sinistrés est légitime, il s'agit d'essayer de comprendre pourquoi on leur a dit de rester confinés quand il y a le feu devant leur porte" et pourquoi les habitants voient arriver des pompiers des Alpes-Maritimes, qui ne connaissent pas ces quartiers escarpés comme les marins-pompiers de Marseille, explique-t-elle à l'AFP.
Au total, 875 pompiers des Bouches-du-Rhône et marins-pompiers de Marseille avaient été déployés, renforcés par 500 pompiers d'autres départements, appuyés par 260 engins et 17 moyens aériens.
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