Événement

Innovation spatiale et ruralité : à Saint-Quentin, l’écosystème est en place

Lors de l’événement organisé en juin dernier à Saint-Quentin autour de la question de l’innovation spatiale et de la ruralité, les participants ont pu découvrir l’intérêt pour les professionnels, agriculteurs, médecins… mais aussi pour les particuliers de pouvoir disposer des données spatiales, et ce « de l’infiniment grand à l’infiniment petit ».

Les témoignages lors de la table ronde ont permis de mettre en lumière l'innovation spatiale au service des territoires ruraux.
Les témoignages lors de la table ronde ont permis de mettre en lumière l'innovation spatiale au service des territoires ruraux.

Les recherches liées à l’espace ne sont pas réservées aux seuls scientifiques du CNES, a d’emblée affirmé, le Président directeur général du Centre national d’études spatiales, Philippe Baptiste, en ouverture de l’événement Spatech et ruralité organisé en juin dernier à Saint-Quentin. Ciblant l’objectif de la journée et la thématique retenue, Koumée Vaneecke, présidente du directoire d’EuraTechnologies, déclarait pour sa part : « Nous avons du mal à associer la technologie du spatial et la ruralité, cette rencontre a pour but de rendre ce lien évident. »

Au service des citoyens

« Le spatial est présent dans nos vies, tout le temps », a exposé le président du CNES, citant pour exemples la téléphonie ou la géolocalisation et domaine plus inattendu peut-être, celui du climat. Philippe Baptiste explique que les satellites permettent d’obtenir les données nécessaires « à la construction des politiques publiques capables de réduire l’impact sur l’environnement », « que le spatial est à un moment de bascule, qu’il n’est plus seulement utilisé dans les domaines de la Défense et de la science, qu’il sert à comprendre la Terre et l’univers. D’où cette volonté exprimée d’amener de nouveaux acteurs au spatial ». Les données recueillies pourraient être utilisées dans les domaines de l’aménagement du territoire, le développement économique, la forêt, l’agriculture, la gestion de l’eau ou encore le changement climatique, a décliné l’intervenant pour poser le cadre de cette journée d’échanges, rappelant que les données spatiales produites en permanence et gratuitement sont des mines d’or.

Proposer de nouvelles solutions

Agriculteur et maire de la commune d’Aubigny-aux-Kaisnes, Sylvain Van Heeswyck a témoigné de « l’apport considérable » de ces données spatiales « pour la précision de son travail d’agriculteur » : en termes de pulvérisations phytosanitaires mais aussi de cartographie des parcelles. « Nous pouvons, par ailleurs, doser plus ou moins les engrais » a ajouté le producteur de pommes de terre du Saint-Quentinois. 

Frédérique Macarez, en sa qualité de maire de la ville de Saint-Quentin et présidente de l’Agglo, a exprimé la possibilité ainsi offerte aux collectivités territoriales « d’être plus efficaces, plus efficients par l’utilisation de ces connaissances beaucoup plus fines » et se réjouit que le territoire dispose des acteurs et partenaires nécessaires. 

Le Saint-Quentinois s’affirme comme un territoire innovant en jouant la carte de la robonumérique et en accompagnant une kyrielle de start-up qui appartiennent à ce vaste écosystème bâti autour d’EuraTechnologies mais aussi de l’école Elisa, a réaffirmé Frédérique Macarez. Matthieu Barlet accompagne les projets au sein d’EuraTechnologies : « Nous avons toujours l’impression que le spatial regarde vers les étoiles, c’est le contraire, le spatial regarde vers la Terre. Des start-ups ont pris conscience que les données récupérées pouvaient permettre de proposer de nouvelles solutions », y compris au monde rural, dans les secteurs de la mobilité, de la médecine, de la prévention des risques d’incendie…

Besoins en milieu rural

« Le spatial c’est regarder vers la planète et c’est comme ça qu’on regarde vers le futur », Jean-Paul Mulot, conseiller régional délégué aux relations internationale et Axonais, a souhaité aborder la question du spatial en mettant en perspective « l’infiniment grand » incarné par le président du CNES et « l’infiniment petit » symbolisé par les besoins des habitants en milieu rural. « L’accès aux ressources technologiques, un besoin basique mais essentiel pour un étudiant en Thiérache qui doit suivre ses cours », a commenté l’élu de la Région, mais aussi pour les cabinets médicaux afin de permettre aux villages « de continuer à vivre et à se développer»

Les représentants de start-ups invités à présenter leur activité.

Convention de partenariat signée

Le Président directeur général, Philippe Baptiste, a présenté le CNES comme « un facilitateur » capable d'établir les ponts nécessaires entre les besoins et les données. La convention de partenariat signée à l’occasion de cette rencontre entre le CNES, EuraTechnologies et la Région Hauts-de-France l’a été dans cette perspective, « sortir les informations du CNES » et « les mettre au service des citoyens »

Les trois parties signataires vont ainsi allier leurs forces, chacun dans son domaine, au service du développement économique et environnemental du territoire des Hauts-de-France. La Région Hauts-de-France, entend ainsi renforcer sa position dans le domaine de l’aérospatial, mais aussi utiliser les solutions spatiales pour faire face aux défis du changement climatique, en s’appuyant sur son partenaire, EuraTechnologies. Cette collaboration vise à faciliter la mise en relation des entreprises NewSpace avec le CNES, leur permettant ainsi de bénéficier d'un accompagnement adapté, via le programme Connect by CNES.

Xavier Bertrand, président de la Région Hauts-de-France, Philippe Baptiste, Pdg du CNES et Koussée Vaneecke, présidente du Directoire d’EuraTechnologies se sont félicités que ce partenariat prenne corps avec l’organisation de cet événement.