La communauté internationale réunie à Séville au chevet de l'aide au développement
A l'initiative de l'ONU, experts et dirigeants internationaux se retrouvent ce lundi pour une conférence sur le financement du développement, mis à mal par les crises mondiales et les coupes budgétaires drastiques des États-Unis.

A l'initiative de l'ONU, experts et dirigeants internationaux se retrouvent ce lundi en Espagne pour une conférence sur le financement du développement, mis à mal par les crises mondiales et les coupes budgétaires drastiques des États-Unis, qui ne participeront pas à la rencontre. Au moins 50 chefs d'État et de gouvernement sont attendus à Séville pour cette rencontre de quatre jours, aux côtés du secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez et de 4 000 représentants de la société civile.
L'objectif de cette conférence dite FfD4, la quatrième depuis 2002, est de trouver des solutions pour les pays du Sud, confrontés - selon les Nations unies - à "un déficit de financement estimé à 4 000 milliards de dollars par an", pour tenir leurs objectifs de développement durable.
Cette rencontre survient dans un contexte particulièrement sombre pour l'aide au développement, touchée de plein fouet par la réduction de l'aide humanitaire décidée par Donald Trump, qui a supprimé 83% des financements de programmes à l'étranger de l'agence de développement USAID. Avec 63 milliards de dollars d'aide publique en 2024, les États-Unis étaient le principal pays donateur pour de nombreuses agences et ONG, actuellement confrontées à d'importantes difficultés, d'autant que d'autres capitales, comme Paris, Londres et Berlin, ont aussi réduit leurs aides.
Regarder la vérité en face
Pour les pays concernés, la situation est d'autant plus délicate que l'endettement public a bondi depuis la crise du Covid-19. Selon les Nations unies, celui des moins avancés a ainsi triplé en 15 ans, et 3,3 milliards d'habitants vivent dans des pays dépensant plus pour rembourser leur dette que pour la santé ou l'éducation.
L'"engagement de Séville", qui sera formellement adopté au terme de la conférence, invitera à revoir l'architecture financière internationale, en accordant notamment plus de place aux pays du Sud dans les grandes institutions et en exigeant une meilleure coopération contre l'évasion fiscale. Ce texte servira de plan directeur pour le financement du développement au cours des dix prochaines années. De nature politique, il ne sera cependant pas contraignant sur le plan juridique. Un motif de mécontentement chez les ONG.
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