Logement
La FNAIM s'inquiète des projets de loi sur l'immobilier
Statut du bailleur privé, projets de loi sur l'encadrement des loyers et sur la décence énergétique...Le ministre du Logement et le président de la FNAIM, Fédération nationale de l'immobilier se sont confrontés sur les actualités législatives, lors du congrès annuel de la profession.
Face à face courtois, marges de manœuvre réduites. Le 9 décembre 2025, à Paris, lors du congrès annuel de la FNAIM, Fédération nationale de l'immobilier, Loïc Cantin, son président et Vincent Jeanbrun, ministre de la Ville et du Logement, se sont livrés à un échange. Le parterre de professionnels attentifs n'a pas assisté à une passe d'armes entre leur représentant et celui de l’exécutif, mais plutôt à un commentaire croisé de l'actualité parlementaire. Au cœur des échanges, le PLF, Projet de Loi de Finances 2026. Évoquant l'hypothèse de l'échec de l'adoption du texte, Vincent Jeanbrun a rappelé que «surtout dans l'immobilier où la confiance est clé, l'instabilité serait la pire des choses ». Quant au contenu même du texte, les deux intervenants ont confronté leurs avis sur le statut du bailleur privé, qui donne la possibilité d'amortir ses biens mis en location nue dans la durée. Vincent Jeanbrun l'admet, le texte adopté est « en deçà de nos espérances ». Pour autant, il a le mérite d'exister et en plus, le processus législatif n'est pas achevé qui pourrait l'améliorer rappelle le ministre qui s'en remet à « l'intelligence collective ».
Côté professionnels, le statut du bailleur privé qui était très attendu avait suscité une grande déception et une vague de critiques, la FPI, Fédération des promoteurs immobiliers, estimant, par exemple, que le dispositif était privé de sa substance. Côté FNAIM, c'est une « coquille vide », a asséné Loïc Cantin face au ministre. « Bercy écoute. Je l'ai aussi dit aux promoteurs immobiliers. Quand on dit que le statut du bailleur privé, ça ou rien, c'est pareil, Bercy entend « rien », car cela coûtera toujours moins cher », a mis en garde Vincent Jeanbrun, affichant une proximité avec les professionnels.
L'immobilier de la « bande passante »
Lors de l'échange, deux autres actualités législatives ont été abordées. A commencer par la
proposition de loi visant à pérenniser l'encadrement des loyers, texte proposé par le groupe socialiste dans le cadre de la niche parlementaire qui lui est impartie. « Ce serait catastrophique pour le marché du logement locatif », a alerté Loïc Cantin, qualifiant l'initiative de « message populiste à la veille des municipales ». A la question, « soutenez vous ce texte » ? « La réponse est non », a indiqué Vincent Jeanbrun. Selon lui, il convenait avant toute chose de prendre le temps d'évaluer les résultats des expérimentations menées sur ce sujet.
La proposition de loi sur la décence énergétique portée par la sénatrice Amel Gacquerre (UDI, Pas-de-Calais) a aussi fait l'objet d'échanges. « La loi n'est pas encore inscrite au calendrier » de l'Assemblée nationale, a regretté Loïc Cantin. Très attendu des professionnels, le texte comporte plusieurs mesures qui assouplissent ou clarifient les obligations des propriétaires en matière de décence énergétique. Parmi elles, le fait que cette obligation ne s’applique qu’à la date de conclusion, de renouvellement ou de reconduction du bail et non au 1er janvier 2025, revendication portée par la FNAIM. « Je soutiens cette proposition de loi. Elle sera un pilier du plan logement que je souhaite mettre en œuvre dès le mois de janvier», a promis Vincent Jeanbrun. Le ministre a été interpellé sur les délais d’examen du texte, qui avait été adopté au sénat le 1er avril dernier. « Ça fait partie du sujet sur lequel je me bats. Comprenez juste que l'on passe le PLFSS, puis un budget, et ensuite, je vous confirme que nous allons travailler très fortement dessus », a poursuivi Vincent Jeanbrun. Selon lui, il existe une « bande passante » à l'Assemblée nationale sur ce thème, tout comme sur des mesures comme le renforcement du PTZ, prêt à taux zéro. « Notre défi commun, c'est la production (…) il faut encourager l'investissement dans la pierre », a affirmé Vincent Jeanbrun. « Bande passante » permettant.