Initiatives
La Fondation de France se mobilise pour les océans
Sensibilisation des enfants des montagnes à l'importance de la mer, soutien à des pratiques de pêche durables... la Fondation de France soutient des initiatives de nature très différentes, toutes indispensables pour contribuer à améliorer l'état- désastreux- des océans.

Arcachon, Marseille... Comme chaque été, les vacanciers sont invités à récolter mégots et bouchons de plastique sur la plage par des bénévoles de la fondation Surfrider qui milite pour la protection des océans. Parmi les soutiens de Surfrider figure la Fondation de France. Le 5 juin dernier, celle-ci a annoncé le renforcement de son engagement en faveur de la mer et des littoraux via un nouveau dispositif « Océan 2025 », tourné vers les initiatives qui s’inscrivent dans la dynamique de l’Année de la Mer et de l’UNOC, Conférence des Nations Unies pour l'Océan, dont la 3 ème édition s’est tenue à Nice en juin. Sensibilisation et éducation des différents publics à ces causes font partie de ces dynamiques et Surfrider y contribue pleinement. La fondation conjugue sensibilisation du grand public, lobbying et contribution au recueil de données sur la pollution. Son bilan de 2024 fait état de 1 024 actions auxquelles ont participé 21 694 personnes qui ont récolté plus d'un million de déchets. Lesquels ont été intégrés dans des programmes scientifiques, afin de mieux comprendre leur origine et leurs impacts sur l'environnement. Par exemple, Surfrider a réalisé des collectes de données concernant les « biomédias », ces microplastiques issus de stations de traitement des eaux usées.
Autre projet à la démarche pédagogique soutenu par la Fondation de France, « Les Petits débrouillards ». Ce mouvement d'éducation populaire sensibilise les jeunes (qui n'habitent pas forcément sur le littoral) aux enjeux liés à l'océan, en s'adossant à des partenaires scientifiques comme l'Ifremer, l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer. Avec ce dernier, par exemple, Les Petits débrouillards ont développé le projet « Mon lopin de mer » un parcours pédagogique de six séances de deux heures, relate le magazine « Aux sciences, citoyens ! » d'octobre 2024. Expériences scientifiques et mises en situation permettent aux joueurs de réaliser les enjeux de la survie de leur « lopin de mer ». Déjà, ce dispositif a été déployé en Auvergne-Rhône-Alpes, dans deux centres de loisirs de quartiers prioritaires de la ville du Puy-en-Velay. Et plusieurs classes de primaires de Saint-Étienne devraient en bénéficier cette année. Parmi les autres – nombreuses - actions et outils déployée par l'association figurent aussi les « Soda science » des rencontres en ligne qui ont réuni 1 276 élèves pour six rencontres en distanciel avec des scientifiques, une sorte de « nouvelle agora pour le débat scientifique », conçue pour des publics qui ne sont pas familiarisés avec le thème de l'océan.
Dessalinisateur solaire et cendriers de poche
La Fondation de France soutient aussi des projets qui visent à faire changer les pratiques sur le terrain, sur mer ou sur terre. C'est le cas de SMILO, une ONG qui accompagne une vingtaine de petites îles de moins de 150 km² soucieuses de mettre en place une gestion territoriale plus durable en matière de gestion de l'eau, des déchets ou du tourisme. L'association a décerné son label « Île durable » à l'île de Zlarin (Croatie) qui a mené un projet visant à réduire l'usage des plastiques à usage unique dont le traitement pesait financièrement sur les entreprises locales. Sous la houlette d'une association et avec la participation de l'office du tourisme, l'île a participé à l'Adriatic Plastic Challenge dont l'objectif consiste à éliminer le plastique. Parmi les mesures prises, des récipients réutilisables ont été distribués aux commerçants, des petits cendriers de poche donnés aux touristes... Par ailleurs, SMILO a financé l’achat et l’installation d’un dessalinisateur solaire sur l’île déserte de Santa Luzia (Cap-Vert). Les pêcheurs locaux et autres visiteurs qui la fréquentent peuvent ainsi disposer d'un accès à une eau potable. Jusqu'alors, le seul puits existant fournissait de l'eau saumâtre. La solution permet de réduire le transport d'eau et limite la production de déchets liés aux contenants.
Une autre association soutenue par la Fondation de France, Pleine Mer, s'efforce de favoriser une pêche durable d'un point de vue environnemental et sociétal : celle de petits pêcheurs côtiers dont le nombre de bateaux diminue chaque année, au profit de la pêche industrielle. Parmi ses projets, figure ainsi « Mer de Liens » qui fournit un soutien financier et logistique à l'installation de jeunes pêcheurs artisanaux, sur le modèle de l'association « Terre de Liens » dans l'agriculture. Parmi ses autres combats, l'association encourage et soutient les pratiques de « Community Supported Fisheries » ou « Pêche soutenue par la communauté ». Une sorte de « contrat » lie le pêcheur et les acheteurs : le premier s'engage à pratiquer une pêche durable ; les seconds, à acheter son poisson à un prix juste, en direct. Sur le site Internet de l'association, quelque 250 initiatives de ce type sont référencées ( vente directement au retour de la pêche, sur un étal dans le port, au marché, via une AMAP…).
Une catastrophe océanique
L'état des océans ne cesse d'empirer et réclame des mesures immédiates, alerte le rapport sur l'état des océans (2024) publié par l'Unesco le 3 juin. Parmi ses constats, une accélération du rythme d'augmentation de la température de l'eau au cours des deux dernières décennies. Elle contribue, avec les pollutions humaines ( rejets agricoles, eaux usées...) à une perte d’oxygène dans les océans. Laquelle se conjugue avec une acidification croissante qui menace des écosystèmes marins, en particulier les espèces côtières. Le tout, sur fond de croissance de la pêche et de l'aquaculture.