Anzin-Saint-Aubin : la pisciculture Rohart conjugue tradition, circuits courts et export
Depuis 1923, les salmonidés font partie du quotidien de la famille Rohart, pisciculteurs depuis quatre générations. Truites, ombles chevaliers ou encore saumons fontaines, l’entreprise en produit 1 200 tonnes par an à Anzin-Saint-Aubin.
Une affaire qui se confie de main en main. Le poisson chez les Rohart, c’est une histoire de famille. Depuis 1923, l’entreprise traverse les décennies pour atteindre aujourd'hui sa quatrième génération. À la barre depuis 1998, Louis-André Rohart perpétue ce savoir-faire historique tout en développant l'activité sur le site principal d'Anzin-Saint-Aubin.
Spécialisée dans les salmonidés, l’exploitation élève des espèces comme la truite, l’omble chevalier et le saumon de fontaine. «Ce sont des poissons que l’on retrouve dans les rivières et les sources des Hauts-de-France ou en montagne sur le territoire français», indique le chef d’entreprise. Chaque étape de production est précieuse dans la pisciculture. Accompagné de ses 23 salariés, Louis-André Rohart supervise chaque étape de la croissance. Dès la réception des œufs sur le site d'Etrun, les alevins sont choyés jusqu’à atteindre les 30 grammes. Puis, ils grandissent ensuite à Anzin-Saint-Aubin durant des mois, jusqu’à afficher un poids pouvant atteindre les 3 kilogrammes.
1 200 tonnes produites par an
Ici, la filière locale de la truite tourne à plein régime. Entre vente directe en poissonnerie, transformation sur site chez Truite Service et distribution en circuits courts (Gamm Vert, O’Tera…), Louis-André Rohart mise sur la proximité pour valoriser son savoir-faire. «Cela nous permet de vendre au détail, sous différentes formes, le poisson transformé sur site», poursuit-il. Sur les étals, de la truite fumée, aux baies roses, découpées en dés, en pavés, ou encore marinée, en filet… Ces produits, proposés toute l’année, sont plus particulièrement recherchés en cette période de fêtes. «La fin d’année est un moment charnière, il faut anticiper et être rigoureux. Nous préparons environ 12 tonnes de spécimens de 3 kilogrammes pour répondre à la demande», assure le pisciculteur.
Outre l’approvisionnement de sa propre boutique et des restaurateurs partenaires, une part importante de la production franchit les frontières. Plus de 35% de la production est destinée à l’exportation, principalement vers l’Allemagne, la Belgique et l’Autriche. Vivants, les poissons sont transportés par la route dans des cuves d’eau oxygénée. «Le camion transporte de trois à six tonnes», affirme l'entrepreneur qui garantit ainsi un produit frais de qualité à l’arrivée.
Une boucle vertueuse
Pour alimenter les bassins d'élevage, l’eau de la Scarpe est puisée puis ensuite réinjectée après un filtrage qui vise à traiter les excréments des poissons. «Je suis aussi agriculteur, je valorise ces déchets organiques comme engrais pour mes champs», ajoute Louis-André Rohart. Ce n’est pas la seule boucle vertueuse mise en place par le pisciculteur… Sur ses quatre fermes piscicoles, il a fait installer des panneaux photovoltaïques. L’objectif est de produire près de 50 à 60% de la production d’énergie.
Dans cette logique, le directeur général a d’autres idées en tête. «Je prévois également d’agrandir la pisciculture d’ici pour plus de bien-être pour les poissons. Nous avons deux hectares, mais je souhaite ajouter trois bassins, pas forcément pour augmenter la production mais pour améliorer les conditions d'élevage», précise Louis-André Rohart, qui réalise un chiffre d’affaires sur ce site de plus de 3,5 millions d’euros.
Pour Aletheia Press, Eléonore Chombart