La plateforme multimodale de Val d'Hazey a déjà livré 50 000 tonnes

Lancé en 2019, le projet de la plateforme multimodale de Val d'Hazey, dans l'Eure, est réalité. Désormais, Carrières de Vignats, basée dans l'Orne et filiale du groupe Basaltes, combine transport ferroviaire et fluvial. 

Exploitant des carrières notamment dans l'Orne, l'entreprise avait déjà deux plateformes en Normandie, à Honfleur (14) depuis 2008 et Petit-Couronne (76) depuis 2018. Grâce à son site eurois en service depuis quelques mois, elle entend décarboner un peu plus son activité et accéder aux marchés du bassin parisien. «Les premiers trains sont arrivés début février et nous ont permis de constituer un stock. Quant à la première barge, elle est partie le 9 juillet», détaille Geoffroy Colin, président-directeur général des Carrières de Vignats.

Un chantier sans (mauvaise) surprise

Pour le responsable, la mise en route s'est déroulée sans surprise, «Nous avons simplement décalé le démarrage du transport sur voie fluviale de deux mois pour nous assurer d'être parfaitement opérationnels», précise-t-il. Un succès que le chef d'entreprise attribue au choix de faire intervenir des entreprises locales lors du chantier. «Elles sont réactives et ont un véritable savoir-faire, tant sur les infrastructures fluviales que ferroviaires», commente-t-il.

Pour l'heure, deux barges ont fait étape à Val d'Hazey, ce qui représente 3 000 tonnes de matériaux ; d'autres devraient suivre avant la fin de l'année. Pour autant, la plateforme a déjà assuré plusieurs livraisons locales. «Nous avons notamment livré 30 000 tonnes de matériaux sur un chantier de rechargement de la chaussée mené par la Sanef. Grâce à la connexion ferroviaire à notre plateforme de Petit-Couronne, seuls les cinq derniers kilomètres ont été effectués en camion», illustre Geoffroy Colin.

Depuis la mise en service, 50 000 tonnes de matériaux ont été livrés. «Val d'Hazey a une capacité de 200 000 tonnes dont les trois-quarts peuvent transiter par la Seine, des volumes que nous prévoyons d'atteindre dans les cinq années à venir» escompte le dirigeant.

Des marchés potentiels en Ile-de-France

Même si la conjoncture est peu favorable, l'entrepreneur reste optimiste. «En Île-de-France, le transport fluvial reste la solution et plusieurs sablières seront épuisées dans les années à venir» développe-t-il. De son côté, le train laisse peu de possibilité avec un trafic saturé aux portes de Mantes-la-Jolie. «Même si nous privilégions les transports ferroviaires de nuit, de nombreux travaux sont effectués à ce moment et cela reste difficile» tempère Geoffroy Colin.

Pour convaincre des clients d’Île-de-France, l'entreprise mise sur des installations industrielles adaptées à tous les besoins. «Nos convoyeurs à bandes électriques chargent et déchargent 800 tonnes à l'heure» rebondit le chef d'entreprise. En parallèle, sont mis à disposition 6 hectares comprenant 20 000 m² d’entrepôts. «Nous n'utilisons que la moitié du site qui fait 13 hectares. Nous cherchons en priorité des entreprises qui auraient un usage de nos infrastructures» précise Geoffroy Colin. À bon entendeur…

Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont