Sauvegarder l'article
Identifiez vous, pour sauvegarder ce article et le consulter plus tard !

La prestigieuse Maison Louis Drucker s'installe à Venette

Depuis 1885, la Maison Louis Drucker habille les terrasses de Paris et du monde de ses chaises colorées en rotin canné. Installée à Gilocourt depuis des décennies, elle est désormais implantée à Venette, au Bois de plaisance.

de g. à dr. Diego Dubois, petit-fils du dirigeant, Bruno Dubois, dirigeant, et Philippe Marini, président de l'agglomération de la région de Compiègne.
de g. à dr. Diego Dubois, petit-fils du dirigeant, Bruno Dubois, dirigeant, et Philippe Marini, président de l'agglomération de la région de Compiègne.

Quand la création se conjugue avec la tradition, le résultat écrit de grandes histoires. Fondée en 1885 par Louis Drucker - un polonais dont la famille a fui l'oppression russe en 1863 -, la Maison Louis Drucker est la plus ancienne fabrique artisanale de sièges en rotin français. Une histoire d'un savoir-faire unique perdure... ses chaises en rotin sont encore aujourd'hui connues dans le monde entier et se dressent à de nombreuses terrasses de cafés, notamment parisiens. Si sa renommée, autant que sa production, ont été a leur paroxysme de la vielle de la Seconde Guerre mondiale à 1991... elle plonge dans une chute jusqu'en 2006, date de son redressement judiciaire.

En 2006, la Maison Drucker est reprise par Bruno Dubois qui, grâce à son audace et son expérience du monde industriel, a redonné les lettres de noblesse à ce savoir-faire, pour être aujourd'hui présent dans plus de 80 pays à travers le monde et proposant plus de 300 modèles de chaises. Et 20 ans plus tard, la dynamique se poursuit : installée à Gilocourt - ente Compiègne et Crépy-en-Valois - depuis des décennies, l'entreprise familiale est désormais implantée dans la région de Compiègne, à Venette, au sein de bâtiment neuf. «Nous étions dans des bâtiments vétustes et sur quatre sites et ce n'est aujourd'hui plus idéal, explique Bruno Dubois, lors de l'inauguration du nouveau bâtiment, le 11 septembre. Nous grandissons et il nous fallait aussi des bâtiments adéquates».

Une hausse des ventes à l'étranger

Désormais, la Maison Louis Drucker poursuit son histoire dans une usine de fabrication de 4 000 m², soit quatre fois plus grande que l'ancienne. À l'intérieur, le show room représente la grande nouveauté, à l'image de la dynamique impulsée, où de très nombreux modèles sont exposés. «Avec ce show room, nous pensons que de nombreux et potentiels clients s'y rendront, explique le dirigeant. Toucher les produits permet aux clients de se projeter. Et avec l'aéroport de Roissy proche, nous pensons attirer de nombreux clients étrangers».

Cette stratégie n'est pas neutre, suivant le développement de l'entreprise, surtout sur les marchés étrangers. «Le marché français se contracte, constate Bruno Dubois. Les produits chinois prennent de plus en plus de place sur les terrasses des bistrots parisiens, mais nous avons des établissements très haut gamme internationaux qui nous sollicitent de plus en plus». Et dans ce monde de fast fashion, la tradition à la française persiste : la Maison Drucker vend 25 à 30 000 chaises ainsi que 3 à 4 000 tables chaque année. 

La qualité et le haut de gamme 

Labellisée "Entreprise du Patrimoine Vivant", la Maison Louis Drucker (35 salariés) doit sa renommée à la technique ancestrale encore utilisée actuellement. Les chaises et le mobilier sont fabriqués à la main, de A à Z, dont le savoir-faire s'acquiert sur place, avec notamment la technique du tissage qui s'apprend en dix ans. «Aujourd’hui les plus grands décorateurs de toutes nationalités, français, américains, japonais, australiens, canadiens s’en emparent aussi pour l’usage des particuliers, note Bruno Dubois. Nous équipons des hôtels de luxe car nous visons toujours la plus haute qualité». Une qualité si haute que le mot chef-d’œuvre se murmure souvent. Car la fabrication d’une chaise, d’un fauteuil, d’un tabouret, d’une jardinière, d’une chaise pour bébé, d’une banquette ou encore d’un confident, nécessite au minimum six heures de travail pour le modèle le plus simple, et jusqu’à une trentaine d’heures pour une pièce plus sophistiquée.

Si la technique utilisée incarne la Maison Drucker, la particularité du rotin, importé d'Indonésie, n'en demeure pas moins remarquable : le rotin étant de la famille des palmiers, une fois coupé, sa sève se cristallise, apportant une dureté et solidité naturelles. Mais la qualité va jusqu'aux lames de tissages utilisées, en fibres synthétiques Rilsan et Raucord, la plus haute qualité allemande, avec des peintures à durée de vie de 100 ans.

La création, le cœur battant du développement

Le travail, le savoir-faire ancestral prennent toute la place au sein des ateliers, mais la création demeure la distinction de la Maison Drucker, que personne ne peut imiter. 

Pour preuve, de nouveaux modèles sont périodiquement conçus par de grands designers : Stark, Peter Marino, India Mahdavi,… et réalisés par L.Drucker. Maison Louis Drucker s’inspire aussi de ses archives pour réinterpréter les plus belles créations, comme un modèle de 1901 remis au goût du jour, et qui connaît un certain succès. Les couleurs, les motifs sans cesse renouvelés apportent une note unique. «La création est notre avenir, note Bruno Dubois. Il y a un potentiel créatif à Paris inégalable. Nous avons d'ailleurs noué un partenariat avec l’École Boulle à Paris pour de futurs projets».