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La transmission d’entreprises, un enjeu pour le dynamisme du territoire

En septembre, les «Rendez-vous de l’Empreinte», organisés par le Crédit Agricole Brie Picardie à Beauvais, ont proposé, en partenariat avec la CCI de l’Oise, un focus sur la transmission d’entreprise.

Nicolas Dumont, Benjamin Grebet, Eva Junes, Romain Morvillers et Nicolas Roudil. © Aletheia Press / DLP
Nicolas Dumont, Benjamin Grebet, Eva Junes, Romain Morvillers et Nicolas Roudil. © Aletheia Press / DLP

En septembre à Beauvais, les «Rendez-vous de l’Empreinte», organisés par le Crédit Agricole Brie Picardie, en partenariat avec la CCI de l’Oise, ont réalisé un focus sur la transmission d’entreprise. Entre le 1er septembre 2024 et le 1er septembre 2025, 426 entreprises de l’Oise ont été cédées. À l’instar de celles-ci, 10% des 52 852 sociétés du territoire sont amenées à changer de mains dans les cinq prochaines années. «Ce n’est pas une simple opération juridique, on transmet aussi des valeurs, un savoir-faire… Cela doit se préparer, s’anticiper», observe Philippe Bernard, président de la CCI de l’Oise.

«Nous devons accompagner les cédants comme les repreneurs afin de maintenir notre tissu économique local. C’est primordial», ajoute Philippe Bernard, rappelant que ces structures représentent 20 000 salariés. Un enjeu dont le Crédit Agricole Brie Picardie a parfaitement conscience. «L’accent est souvent mis sur la création d’entreprise, mais très peu sur la transmission», analyse Christophe Perrin, directeur du Territoire Beauvaisis-Thelles et Vexin du Crédit Agricole Brie Picardie.

Anticiper la cession d’entreprise

«Dans 64 % des cas, le motif de cession est la retraite. Mais depuis quelques années, nous observons de plus en plus de dirigeants désireux de changer de projet professionnel ou de déménager», explique Nicolas Roudil, responsable du pôle transmission à la CCI de l’Oise. Les cédants évoluent principalement dans les secteurs de la restauration, du tourisme et du commerce, des domaines confrontés à de réelles difficultés. «La restauration souffre particulièrement d’un déséquilibre du marché : pour cinq cédants, on compte en moyenne deux repreneurs», indique-t-il.

À l’inverse, dans l’industrie et les services, les acquéreurs sont plus nombreux que les vendeurs. «Dans tous les cas, il est essentiel d’anticiper la transmission de son entreprise. Cela permet d’effectuer des arbitrages, de structurer le management, de mettre en place des outils pour améliorer l’efficacité de la structure», résume Nicolas Roudil. Les audits permettent d’identifier les problématiques à traiter mais aussi parfois, de potentiels acheteurs. «Les reprises sont de moins en moins familiales et se font de plus en plus au profit des salariés», note-t-il.

S’y prendre entre trois et cinq ans à l’avance permet aux repreneurs de se former, mais aussi de commencer à mobiliser des fonds. L’anticipation est également cruciale sur le plan fiscal : Dans le cadre d’une transmission familiale, le Pacte Dutreil impose des échéances strictes, comme le rappelle Benjamin Grebet, directeur de la Banque Privée Somme et Oise du Crédit Agricole Brie Picardie.

Une opération équilibrée

«Même si l’on est tenté de regarder dans le rétroviseur, il est impératif, en matière de cession, de se projeter vers l’avenir. L’acquéreur s’intéresse aux perspectives de ventes et au potentiel de création de valeur. Il faut un modèle pérenne, des équipes de qualité, de bonnes relations avec les fournisseurs et les clients…», analyse Eva Junes, directrice adjointe de la banque d’affaires du Crédit Agricole Brie Picardie.

«Évaluer la valeur d’une entreprise n’est pas une science exacte, le modèle économique évolue. Il faut être prudent lorsqu’on décide de vendre son entreprise sur la base d’une estimation, car celle-ci est loin d’être figée. Une bonne opération, c’est une opération équilibrée, gagnante pour les deux parties», ajoute-t-elle à propos de la valorisation.

«Ne restez pas seul, n’imaginez pas que vous pouvez vous passer d’experts», complète Nicolas Dumont, directeur de la banque d’affaires du Crédit Agricole Brie Picardie. «Nous sommes une banque de proximité. Notre ambition est de maintenir des centres de décision sur le territoire, de faire perdurer les savoir-faire et de conserver les emplois», conclut-il.


Des dispositifs d’accompagnement

La CCI de l’Oise propose différents dispositifs tels que les Matinales de la transmission ou encore le programme Deux jours pour bien transmettre. Elle met également à disposition la plateforme Transentreprise, qui regroupe l’ensemble des annonces de cession. Enfin, le 5 décembre prochain, à Beauvais, se tiendra l’événement Transfaire, au cours duquel seront organisés des ateliers avec des experts, ainsi qu’une session de speed-meeting pour faciliter les rencontres entre cédants et repreneurs.