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Terroir

Le caviar de Bar à l’assaut de la Corée du Sud

Spécialisée dans la fabrication et la commercialisation de la fameuse confiture de groseilles épépinées à la plume d’oie, l’entreprise À La Lorraine vient de décrocher un marché avec un importateur en Corée du Sud. Une reconnaissance pour l’entreprise créée en 1879 et installée à Bar-le-Duc.

© Guillaume Ramon. Anne Dutriez est à la tête de À la Lorraine depuis vingt-cinq ans.
© Guillaume Ramon. Anne Dutriez est à la tête de À la Lorraine depuis vingt-cinq ans.

Un mail qui réchauffe le cœur. Après avoir lu et relu le premier message reçu il y a plusieurs mois, Anne Dutriez, à la tête de l’entreprise À la Lorraine depuis 2000 n’a masqué ni sa joie ni son émotion. «C’est une véritable reconnaissance d’être contactée alors que je n’avais rien entrepris de mon côté et surtout de lire que notre confiture est un trésor gastronomique», avoue la dirigeante qui est en train de finaliser le contrat avec une entreprise d’importation de produits alimentaires haut de gamme qui met en avant les produits authentiques aux méthodes traditionnelles et qui travaille déjà avec le Beurre d’Échiré. Après avoir échangé par mails puis avoir envoyé deux colis vers la Corée du Sud pour dégustation, l’heure est donc à la contractualisation. Les exportations ne sont pas nouvelles pour la confiture de groseilles épépinées à la plume d’oie qui est d’ores et déjà dégustée à l’étranger via des marchés américains mais également européens. Des marchés décrochés notamment grâce à une exportatrice installée en Angleterre et qui recense parmi ses références le fameux Caviar de Bar sur son site en Anglais.

Saison 2025 exceptionnelle

Après une année catastrophique en 2024 plombée par une météo pluvieuse et capricieuse, Anne Dutriez a retrouvé le sourire en 2025 grâce au soleil et à la chaleur du printemps. La récolte a démarré en avance dès le 4 juin pour cinq semaines avec plus de 500 kg de groseilles meusiennes ramassées qui ont ensuite été épépinées. C’est d’ailleurs l’étape la plus difficile et la plus stressante pour ce fruit délicat qui demande de la dextérité et de la précision. Et pour cause, les petites mains habiles doivent inciser la peau du fruit à l’aide de la plume d’oie pour retirer tous les pépins et ainsi conserver sa forme originelle. Cette année, six épépineuses ont été à l’œuvre dont trois nouvelles qu’il a fallu former sans avoir la certitude qu’elles seraient de retour l’année prochaine. Quant à la fabrication de la confiture, elle reste identique depuis plus de cent ans, sans colorant ni conservateur avec seulement de l’eau et du sucre : une recette conservée dans le plus grand secret. Cette année, ce sont plus de 6 000 pots qui ont été remplis dans un écrin au modèle déposé de 100 grammes. Des pots prisés (notamment la confiture de groseille blanche) en décembre pour accompagner et sublimer le foie gras. Avis aux amateurs.