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Le groupe côte-d'orien Bordet investit 60 millions d'euros dans une usine

Pour accompagner la croissance de son activité de production de charbon végétal et développer sa dernière innovation, les bio-huiles, le groupe Bordet, basé à Leuglay, investit plus de 30 millions dans une usine dans la Nièvre.

"La bio-huile relève d’un enjeu de souveraineté" souligne Cyril Flores, président du groupe Bordet. © Groupe Bordet
"La bio-huile relève d’un enjeu de souveraineté" souligne Cyril Flores, président du groupe Bordet. © Groupe Bordet

Chaque année, le groupe Bordet produit 4 200 tonnes de charbon végétal sur son site historique de Leuglay où l’entreprise a vu le jour en 1860. Pour poursuivre son développement, l’industriel engage un investissement de plus de 30 millions d’euros pour construire une usine dans le cadre de son projet Pyrobioil4.0. "Nous maîtrisons notre technologie, le bio-charbon, qui affiche une haute performance environnementale au niveau du process et du matériel", commence Cyril Flores, président du groupe Bordet.

Durant son process de fabrication, l'entreprise privilégie les circuits-courts. "Et ce, en utilisant des produits connexes de scierie et des bois de trituration. Notre produit répond aux enjeux de décarbonation de l’industrie en se substituant aux énergies fossiles", poursuit le président du groupe. Capable de séquestrer le carbone, le bio-charbon trouve, par exemple, sa place dans les bétons bas-carbone du groupe Holcim. En complément, le produit de Bordet s’utilise dans la chaîne de dépollution de l’eau en tant que filtrant.

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Installé à Leuglay depuis 1840, le groupe Bordet investit pour se doter d’un nouvel outil de production en Bourgogne. © Groupe Bordet

Avec sa future usine à Decize dans la Nièvre, Bordet veut développer sa production pour passer de 4 200 tonnes à 15 000 tonnes de bio-charbon par an. "Nous avons déjà opéré ce genre de transfert de technologie pour le compte de Vallourec au Brésil. Là nous le ferons pour nous", souligne Cyril Flores. Le projet de site, qui bénéficie d’une subvention de BPI à hauteur de 14,1 millions d’euros, devrait être mis en route au premier semestre 2027 sur une surface foncière de 14 hectares.

Une innovation pour décarboner

En plus du bio-charbon, le groupe Bordet prévoit de produire 5 000 à 7 000 tonnes annuelles de bio-huile, la dernière innovation de l’entreprise, un substitut aux dérivés pétroliers. "Pour faire du bio-charbon, on utilise la pyrolyse lente tandis que pour fabriquer la bio-huile, on passe par la pyrolyse flash. Nous avons innové pour combiner les avantages des deux dans un même process de pyrolyse lente", souligne Cyril Flores qui prévoit donc de produire les deux solutions avec un même procédé.

"La bio-huile relève d’un enjeu de souveraineté. Nous visons les marchés des biocarburants pour le maritime ou l’aéronautique. Les bio-huiles remplacent également les produits pétrosourcés dans les revêtements de route par exemple", illustre le président du groupe. La future usine mettra en place une première ligne mais le groupe porte l’ambition de dupliquer le concept, peut-être en 2030, pour répondre aux besoins de décarbonation de ses partenaires industriels.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert