«Le maire reste le premier recours, le premier secours»
Malgré un climat budgétaire et politique tout sauf serein, les élus et personnels des collectivités locales ont fait corps et partagé les outils de leur résilience aujourd'hui à Calais, lors de la dixième journée des maires et des présidents d'intercommunalité du Pas-de-Calais.

«Levez-les mains, ceux qui ont un bon moral !», invite Xavier Bertrand dans la salle plénière du complexe Calypso, à Calais, ce 2 octobre vers midi. La moitié de la dixième journée des maires et présidents d'intercommunalités du Pas-de-Calais, organisée par l'antenne départementale de l'AMF (association des maires de France), s'est déjà écoulée et les nouvelles – budgétaires, politiques – ne sont pas formidables. Mais le président de la région Hauts-de-France a raison d'y croire : certaines mains timides se hissent dans l'assemblée. «Si certains ne l'ont pas levée, c'est parce qu'on adore tous ce que l'on fait, mais qu'on en a tous marre d'être pris entre le marteau et l'enclume», a poursuivi Xavier Bertrand.
Politiques publiques et bon sens
Dotations de l'État en baisse constante, coût explosif du changement climatique, crainte de se voir ôter certains impôts locaux comme la taxe de séjour... la matinée d'ateliers, de débats et de discussions informelles a catalysé les constats les plus noirs. Et sur le terrain, les élus locaux se sentent de plus en plus démunis. «Le maire reste le premier recours, le premier secours, a défendu Natacha Bouchart, maire de Calais. Notre mandat est toujours plus exigeant, mais les contraintes ne cessent de grignoter ses missions». Frédéric Leturque, président de l'AMF 62 a aussi fustigé une certaine forme de centralisation française, avec des «politiques publiques» parfois peu conformes avec «le bon sens qui régit généralement nos travaux d'élus de terrain».
Mieux comprendre la loi et les outils du futur
Forcément, l'événement chapeauté par l'AMF 62 ne pouvait pas tout solutionner. Mais il a permis d'avancer sur une foule de sujets, anecdotiques ou primordiaux. Jean-Marc Vasse, référent des communes nouvelles pour l'AMF, a par exemple défendu la fusion des communes pour «garantir la vitalité de leurs centres-bourgs» ou encore «peser mieux dans les intercommunalités». Concernant l'obligation inédite de réaliser des listes paritaires dans les communes de moins de mille habitants, lors des élections municipales en 2026, deux avocats se sont voulus rassurants. «La loi autorise le dépôt d'une liste comportant jusqu'à deux noms de moins que l'effectif légal», ont-ils expliqué lors de leur atelier, suivi par une centaine de secrétaires de mairie et directeurs généraux des services qui n'ont pas caché leurs craintes.
Côté salon, les élus ont pu découvrir un véhicule micro utilitaire électrique présenté sur l'un des 80 stands de partenaires. Plus loin, un autre atelier a démystifié l'intelligence artificielle. «L'IA n'est pas intelligente, mais elle peut bluffer en termes de vitesse ou de capacité de synthèse», a noté Alexandre Tribolet, chef de projet à la mission ''Intelligence artificielle et numérique'' de la région Hauts-de-France. «Elle peut être un outil efficace, à condition de ne pas lui livrer des données sensibles, personnelles» a-t-il martelé.
Pour Aletheia Press, Arnaud Stoerkler