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Le préfet de l’Oise visite le site beauvaisien de Biocodex

Le 12 décembre, Jean-Marie Caillaud, préfet de l’Oise, a visité l’usine Biocodex. Cette dernière a bénéficié d’un investissement record de 120 millions d’euros au cours des 20 dernières années. Après des agrandissements réalisés en 2016 puis en 2023, l’usine continue à préparer l’avenir.

Le site de Beauvais réalise 60% du chiffre du groupe Biocodex. (Aletheia Press/DLP)
Le site de Beauvais réalise 60% du chiffre du groupe Biocodex. (Aletheia Press/DLP)

Créée en 1953, Biocodex est une entreprise de taille intermédiaire (ETI) pharmaceutique française indépendante. «Notre cœur de métier est la gastro-entérologie, et plus particulièrement le microbiote intestinal», précise Émilie Pertuiset, directrice générale de Biocodex France. Leader sur le marché du microbiote intestinal avec l’Ultra-Levure, qui favorise la restauration de la flore intestinale, le laboratoire s’est diversifié ces dernières années. Il s’est depuis développé dans la fabrication de compléments alimentaires, les produits répondant aux besoins de santé du quotidien, mais aussi dans le traitement des maladies rares, notamment l’épilepsie de l’enfant. «Nous sommes extrêmement engagés auprès des professionnels de santé dans des troubles tels que l’autisme et le TDAH, non seulement avec des médicaments, mais aussi grâce à un fort engagement et à des investissements importants dans l’amélioration du diagnostic, qui constitue aujourd’hui un véritable enjeu de santé mentale», ajoute-t-elle.

Les produits pharmaceutiques sont majoritairement fabriqués à Beauvais, mais également à Clermont-Ferrand et une infime partie à Casablanca, au Maroc. «La famille est très attachée au maintien de la production en France, notamment pour des questions de souveraineté», observe Édouard Loiseau, directeur industriel de Biocodex, à l’attention de Jean-Marie Caillaud, préfet de l’Oise, en visite sur le site le 12 décembre dernier. Le groupe, qui compte 1 800 salariés dans le monde, possède également un centre de recherche et développement à Compiègne, où travaillent une cinquantaine de chercheurs. «Notre chiffre d’affaires avoisine les 650 millions d’euros, avec pour objectif d’atteindre 700 millions d’euros en 2026. Nous fabriquons en France et en Europe, mais 70% de notre production est exportée. Nous sommes donc fiers de contribuer significativement à la balance commerciale française, à hauteur d’environ 200 millions d’euros», souligne Édouard Loiseau.

Beauvais, un site central

L’usine Biocodex de Beauvais, qui emploie aujourd’hui 350 salariés, est l’un des plus grands sites mondiaux de fabrication de probiotiques. «Depuis Beauvais, nous livrons 95 millions de boîtes vers 115 pays, car le site constitue également un pôle logistique pour l’ensemble du groupe», précise Édouard Loiseau. Pour des raisons de souveraineté, mais aussi de stabilité et de pérennité, le groupe Biocodex a fait le choix d’investir massivement - 120 millions d’euros - au cours des 20 dernières années sur son site de Beauvais. «L’enjeu était d’abord de remettre l’usine à niveau en matière de standards internationaux», rappelle-t-il.  

Afin d’accompagner la demande mondiale en levure Saccharomyces boulardii CNCM I-745®, commercialisée en France sous le nom d’Ultra-Levure, un premier agrandissement a été réalisé en 2016 pour accueillir des plateformes de lyophilisation. En 2023, un atelier complet a été créé avec l’ajout de trois lignes dédiées aux compléments alimentaires. «Cela nous a permis de passer d’une capacité de production de 350 à 460 tonnes par an», indique le directeur industriel.

Continuer à produire en France

Soutien actif de la filière chimie française, Biocodex entend poursuivre sa stratégie de production et d’investissement en France dans les années à venir. «C’est un choix fort, mais qui représente un coût réel», souligne Édouard Loiseau.

 Au-delà des enjeux économiques, le groupe est également confronté à des contraintes administratives complexes et à un réel manque de visibilité sur la fiscalité. «Nous sommes pleinement conscients que le médicament est un secteur très spécifique, dans lequel la réglementation est essentielle, mais les processus administratifs restent très complexes», observe Émilie Pertuiset, tandis qu’Édouard Loiseau évoque notamment la taxation de l’eau, qui demeure selon lui encore peu lisible. Un message entendu par Jean-Marie Caillaud, qui rappelle toutefois que des efforts ont été menés ces dernières années. «C’est aussi notre rôle de faire remonter les problématiques rencontrées par les industriels,  note le préfet, attentif au développement de ce fleuron français.