Sauvegarder l'article
Identifiez vous, pour sauvegarder ce article et le consulter plus tard !

Le salon du Made in France booste la visibilité de l'atelier amiénois 2virgule5d

L'atelier artisanal amiénois, spécialisé dans la sculpture en bois chantourné, a participé au Salon du Made in France à Paris, début novembre. Une expérience porteuse pour son créateur, Jean-Bernard Germe, dont les œuvres se vendent essentiellement à l’international.

Jean-Bernard Germe dans son atelier, au fond de son jardin © Aletheia Press / DLP
Jean-Bernard Germe dans son atelier, au fond de son jardin © Aletheia Press / DLP

Depuis plus d’une décennie, l’Amiénois Jean-Bernard Germe, fondateur de 2virgule5d, vend ses œuvres en bois chantourné sur Etsy. Une boutique en ligne qui lui a offert une réelle notoriété à l’international. «Le bois chantourné est une technique très appréciée aux États-Unis mais aussi en Allemagne. J’ai l’habitude d’envoyer mes créations en Australie, au Canada également. La France ne représente que 10% de mon activité», explique-t-il. Du 6 au 9 novembre, l'artisan a participé au salon Made In France 2025 à Paris. Une petite révolution pour lui.

En effet, bousculé par les taxes mises en place par l’administration américaine, Jean-Bernard Germe s’est décidé à «sortir de sa zone de confort» en participant à des événements physiques, locaux et nationaux. «La seule chose que je fais régulièrement, c’est le marché des créateurs d’Amiens. Lorsque je suis tombé par hasard sur l’appel à candidatures de la CMA Hauts-de-France sur les réseaux sociaux, pour participer au Salon du Made in France, je me suis dit : pourquoi pas…», poursuit-il.

C’est ainsi que 2virgule5d a fait partie des dix artisans des Hauts-de-France à exposer leur savoir-faire à Paris. Une expérience qui pourrait s’avérer porteuse pour Jean-Bernard Germe, très sollicité depuis. «Je ne m’attendais absolument pas à cela, c’est de la folie», sourit-il. Outre les multiples invitations et propositions, l’Amiénois échange actuellement avec un représentant d’un grand monument parisien pour intégrer sa boutique. «Il va certainement falloir faire le tri, mais c’est quand même un gros coup de projecteur», observe celui qui a également pris part au salon de l’artisanat d’art à Liévin en octobre.

Un parcours atypique

L’aventure artistique et artisanale de Jean-Bernard Germe a débuté il y a plus d’une décennie, lorsqu’il était encore éducateur spécialisé. «J’ai mis en place un atelier bois pour les enfants. Et puis, de fil en aiguille, j’ai commencé à dessiner mes propres modèles, à acheter des machines pour créer aussi chez moi», raconte-t-il.

Sur un coup de tête, il décide d’ouvrir une boutique en ligne, d’abord sur A Little Market, puis sur le géant Etsy. «Ils ont mis en avant l’une de mes figurines, qui représente un homme et un chien. Ça a eu un succès fou, à tel point qu’aujourd’hui c’est un peu mon emblème», ajoute-t-il. Le succès rencontré le décide finalement à quitter le métier qu’il a tant aimé pour se consacrer à ses créations. «Je vais arriver aujourd’hui à près de 15 000 pièces vendues, et je continue à prendre beaucoup de plaisir à créer des choses», confie Jean-Bernard Germe.

De la décoration et des œuvres

Se fournissant depuis toujours auprès de la scierie La Rainevilloise, le créateur utilise une dizaine d’essences de bois, avec une préférence pour le noyer, le merisier et l’érable. Jean-Bernard Germe fixe ensuite ses dessins sur les planches rabotées avant de les découper à la scie à chantourner. «Je suis autant dans une démarche artisanale qu’artistique ; je fabrique beaucoup de personnages, d’animaux, de familles, mais aussi des puzzles, des jeux d’échecs…», détaille celui qui a édité deux livres pour partager ses créations.

«J’ai aussi été sollicité par une chaîne de supermarchés aux États-Unis qui souhaite utiliser l’un de mes designs pour en faire une sculpture de 2,50 mètres de haut», dit-il. Amateur de tennis, il a également créé des trophées pour le club amiénois l’AAC. «J’ai aussi travaillé avec la compagnie Issue de secours sur la pièce En attendant Godot. Je fonctionne vraiment au feeling, j’aime beaucoup réinterpréter les choses avec mon propre regard», conclut l’Amiénois.