Industrie
Les ambitions affichées de FSM
Depuis un peu plus d’un an, l’entreprise industrielle FSM implantée à Bar-le-Duc, a rejoint la Holding indépendante PF Invest. Si cette acquisition marque une continuité pour le site industriel spécialisé dans la sous-traitance pour les grands comptes, de nouveaux défis se préparent avec l’ambition de décrocher des marchés dans la défense.

En cinq ans, FSM a connu de nombreux changements qui n’ont fait que renforcer l’engagement des équipes pour cette entreprise créée en 1972 et rachetée par Jean-Luc Pareyt après la sortie du groupe Fives Stein en 2019. À la suite du décès brutal de son dirigeant en 2022, le site avait été managé par son épouse soutenue par les équipes cadres pendant deux ans. En mars 2024, Cédric Robert et Koen Wille, tous deux associés dans la Holding industrielle indépendante PF Invest ont pris la tête de l’entreprise industrielle. C’est justement ce qui a décidé les acheteurs en visitant le bâtiment industriel, «séduits par le potentiel de la PME, la typologie des pièces pour des secteurs de pointe et l’attachement mais aussi l’état d’esprit des salariés», se rappelle Cédric Robert, le nouveau propriétaire. Spécialisée dans la sous-traitance en montage et assemblage, l’usinage, la peinture, la mécanosoudure, FSM affiche une grande diversité d’activités et un savoir-faire de pointe. «Si la sortie du groupe Fives Stein a pu occasionner quelques craintes de la part des salariés, aujourd’hui, c’est l’agilité de la PME qui a pu rassurer l’effectif», analyse Sébastien Aubry, le directeur des opérations. Très vite, la direction a engagé une première phase d’investissement soutenu par la région et le GIP Objectif Meuse avec l’acquisition en 2025 d’un tour pour un montant de 200 000 euros ainsi qu’un positionneur qui facilitera le soudage de pièces de grande taille pour un montant de 120 000 euros. Prochainement livré, cet équipement permettra à la PME de traiter des pièces complexes de grande taille. Une nouveauté.
Le nucléaire mais pas que…
Présent sur le marché du nucléaire depuis 2010, FSM a toujours cru en ce marché exigeant et en ses potentialités. «La direction a eu une vraie vision en misant sur les certifications pour cette activité à haute valeur ajoutée. Nous faisons d’ailleurs partie des quatre entreprises à l’origine de la naissance de l’association Energic 52-55 ST (créée en 2007 dans le cadre du projet de stockage de déchets nucléaires de Bure)», explique Cédric Robert. Et pour renforcer la compétitivité de la PME, le dirigeant est fier de faire partie de la première promotion de l’accélérateur du nucléaire porté par l’État, Bpifrance et les acteurs de la filière depuis neuf mois. «Ce programme d’accompagnement et de formation qui réunit une trentaine d’entreprises françaises va nous aider à nous structurer et à grandir», ajoute-t-il. Si les deux tiers du chiffre d’affaires de la PME sont réalisés grâce aux marchés du nucléaire, de la cryogénie ou encore de la pharmacie, le dirigeant insiste sur l’importance de continuer à diversifier ses clients. Après une année difficile pour l’industrie, il pressent depuis quelques semaines «un frémissement» du côté de la sidérurgie avec une reprise des consultations et des projets. Avec un chiffre d’affaires de 11,5 millions d’euros en 2024, malgré le contexte industriel dégradé, ce résultat est avant tout «une belle performance.» Quant aux prévisions pour 2025, elles sont «optimistes» avec un carnet de commandes d’ores et déjà bien rempli.
Le défi des marchés de la défense
S’appuyant sur son organisation et ses équipes, la direction veut désormais relancer sa présence sur le ferroviaire pour devenir un acteur clef, mais également se positionner sur la défense avec un effort commercial engagé avant de se lancer dans les certifications essentielles à la prise de nouveaux marchés. L’enjeu à moyen terme sera de rajouter une branche dédiée à la défense. Pour y parvenir, la PME s’engage dans le club animé par Aériades. Pour accompagner ces nouvelles ambitions, l’entreprise soigne son image en participant au programme «Expérience Collaborateur» animé par la CCI Meuse Haute-Marne Attractivité autour de la marque employeur avec la volonté de renforcer sa visibilité sur les réseaux sociaux et pour conforter sa politique de recrutement. Au cours des derniers mois, l’entreprise est parvenue à recruter un ingénieur soudeur, un contrôleur qualité, un responsable qualité, ou encore un agent logistique. «On travaille sur des pièces unitaires et non des séries, c’est clairement un facteur différentiant», estime Sébastien Aubry. Autant de signes positifs envoyés par FSM qui affiche ses ambitions. Si actuellement 70 salariés travaillent sur le site historique de Bar-le-Duc qui s’étend sur 9 500 m2 couverts, elle commence à réfléchir à une potentielle et future extension à l’horizon 2027. Au-delà de la bonne santé économique, l’entreprise est consciente de sa «chance» de pouvoir bénéficier d’un accompagnement financier du GIP Objectif Meuse. «Une chance inestimable qui permet d’envisager plus sereinement les projets de développement» pour Cédric Robert qui est à la tête de deux autres entreprises dans deux autres départements français qui ne bénéficient pas de cette spécificité meusienne et haut-marnaise.