Les incertitudes du Medef 80 en sa rentrée économique
Fin septembre, le Medef de la Somme fait sa rentrée économique avec ses adhérents à la brasserie Jules d'Amiens. Le préfet est traditionnellement associé au rendez-vous, Rollon Mouchel-Blaisot leur a exposé son bilan conjoncturel.

«Pas d'annonce sur la composition d'un nouveau gouvernement, mais le préfet nous a assuré du soutien local des services de l’État pour accompagner les entrepreneurs et les implantations», confie Nicolas Blangy. Le président du Medef 80 souligne en revanche avoir beaucoup partagé les inquiétudes de ses 350 adhérents et ses 2 000 entreprises associées en cette rentrée économique 2025 : «L'instabilité politique, les longueurs administratives et l'augmentation fiscale dans un pays qui n'a toujours pas de budget ne rassurent personne. Les entreprises françaises doivent être capables de répondre aux entreprises concurrentes et même européennes, ajoute-t-il. On nous dit qu'il y a beaucoup d'aides aux entreprises, nous sommes d'accord pour en avoir moins, mais il faudrait dans ce cas diminuer la fiscalité. La taxe Zucman par exemple s'appliquerait au patrimoine professionnel, cela se ferait au détriment de la redistribution et c'est en cela que nous disons non».
Il s'exprime alors sur la menace d'une mobilisation patronale annoncée par son président national Patrick Martin : «Ce n'est pas dans les gênes de notre mouvement d'aller bloquer tout, mais nous voulons que la voix des entrepreneurs soit entendue», explique Nicolas Blangy. Une mobilisation qui prendra finalement la forme d'un «énorme meeting du patronat» le 13 octobre.
L'emploi : point positif
Le président du Medef Somme a cependant noté les chiffres positifs de l'emploi dans le département : «Nous avons gagné des emplois, les entreprises restent dynamiques. Nous avions remarqué qu'après un début d'année difficile, l'activité avait repris à partir de mars et avril. Nous avons le sentiment que cette situation se reproduira cette année». Il reste toutefois la problématique du recrutement qui concerne selon le syndicat patronal un adhérent sur deux, en particulier dans les secteurs de l'industrie et la construction. Pour Nicolas Blangy : «La possibilité de pourvoir ces nouveaux emplois passe par la formation et les écoles. Nous discutons dans ce sens avec l’État, l’Éducation nationale et les intercommunalités. De notre côté, nous leur remontons les besoins du monde professionnel».