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Les services prennent leur place au salon du Made in France

Assureurs, spécialistes de la relation client... Sur le salon du Made in France qui s'est tenu à Paris début novembre, des entreprises de services côtoyaient producteurs de textile ou de gastronomie. Signe d'un écosystème qui se structure.


Le « village des services » regroupait une quinzaine d'entreprises s'adressant, pour l'essentiel, à une clientèle professionnelle
Le « village des services » regroupait une quinzaine d'entreprises s'adressant, pour l'essentiel, à une clientèle professionnelle

Une petite assurance tous risques, pour Noël ? Sur le salon du Made in France, MIF expo, qui s'est tenu du 6 au 9 novembre à Paris, nombre de visiteurs étaient, comme chaque année, à la recherche de cadeaux, nappe rayée façon Pays basque, petit sac en cuir, confiseries artisanales... Autant de produits exposés sur les stands du millier d'exposants présents. Mais dans un coin de l'immense hall, pour la première fois, quelques stands tenus par des entreprises de services, à l'aspect plus sobres, sont réunis dans un « village des services ». Il y a douze ans, à la fondation du salon, «l'idée était de faire la promotion d'entreprises qui fabriquent en France. Nous voulions montrer le textile, la cosmétique, les produits pour la maison, la gastronomie... Puis, progressivement, nous avons réalisé qu'il est également important de valoriser les entreprises de services qui restent en France, alors que beaucoup d'entre elles délocalisent, comme les centres d'appel », explique Fabienne Delahaye, fondatrice et présidente du salon du Made in France. Le « village » regroupe notamment une quinzaine d'entreprises de tailles diverses, - start-up ou entreprises centenaires- qui s'adressent pour l'essentiel à une clientèle professionnelle. Parmi elles, plusieurs acteurs de la relation client, comme Comhearth, Tête-à-tête ou Wisecom. Le secteur de l'assurance est représenté avec Abeille assurances, la Macif, et Mutuale. Et d'autres secteurs encore sont présents avec Inersio, agence digitale spécialisée dans les applications de réalité virtuelle et augmentée, ou ILLUIN Technology, société de conseil et de services spécialiste de l'IA, intelligence artificielle.

Si les secteurs diffèrent, les motivations des représentants de ces entreprises présentes se rejoignent autour de la volonté d'affirmer leur attachement à leur enracinement en France. La société Comearth spécialisée dans la gestion de la relation client, fondée en 2004 (400 salariés, 14 millions d'euros de chiffre d'affaires), est une habituée du salon, explique Jean-François Brac, son directeur des ventes et marketing. Pour lui, être présent est tout simplement cohérent avec « le positionnement historique de l'entreprise qui a toujours tenu à avoir son activité en France. Nous n'avons jamais cédé aux sirènes de la délocalisation », précise-t-il. Pour ILLUIN Technology qui a son stand à quelques pas de là, il s'agit d'une première participation au salon. « Le sujet de l'IA est crucial, en matière de souveraineté et d'innovation. Il nous a semblé important de venir montrer qu'il existe des démarches très avancées en France en matière d'IA , dans un salon qui est à la fois grand public et professionnel, et de ne pas se cantonner aux salons techniques », explique Robert Vesoul, pdg et cofondateur (en 2017) de la start-up qui compte 220 salariés pour 15 millions d'euros de chiffre d'affaires.

Business affinitaire et bronze de l'oncle Fabien

L'entrepreneur, qui compte plusieurs clients dans le secteur de la relation client, a eu vent du salon du Made in France via l'AFRC, Association française de la relation client, qui porte le village des services avec Service France Garanti, (label délivré par l'association Origine France Garantie). Avec la Macif, cliente, « ce sont les partenaires avec qui nous partageons ces mêmes valeurs », précise Robert Vesoul. A ce titre, pour ces entreprises de services, l'événement du salon du MIF constitue un terreau d'affaires potentiellement fertile. Trouver de nouveaux clients parmi le millier d'exposants qui, pour l'essentiel, produisent des biens et pourraient avoir besoin de services ? «Ce n'est pas du tout la priorité », assure Denis Villibord directeur du Pilotage du réseau des agents d'Abeille Assurances ( fondé en 1856, 7 Mds d'euros de chiffre d'affaires). La société est présente pour la troisième fois au salon. « Pour nous, c'est une manière de venir rencontrer nos clients et de faire passer des messages de prévention », explique Denis Villibord , qui définit l'entreprise comme un « assureur français ancré dans les territoires ». Chez Comearth, Jean-Francois Brac estime qu'être présent au salon « aide à se développer par un courant d'affaires affinitaire, car il permet de rencontrer des entreprises qui sont sur la même ligne. D'ailleurs certaines des sociétés qui sont déjà nos clientes sont ici aujourd'hui », explique-t-il.

Sur le stand de Comearth s'affiche le logo « Service France Garantie ». Délivré depuis 2020 par l'association Origine France garantie, il atteste que 90 % de la main-d’œuvre est soumise à un contrat de droit français. D'autres stands arborent ce même logo, dont la Macif, Tête-à-tête, Wisecom ou encore Mutuale. Ce n'est pas le cas de celui de ILLUIN Technology mais Robert Vesoul envisage cette option. Lui a aussi une autre motivation encore pour venir sur ce salon : se faire connaître de potentielles jeunes recrues...

Pour Fabienne Delahaye, ces entreprises de service qui viennent sur le salon partagent avec les autres exposants une même motivation : « Plusieurs entreprises me l'on dit : cette année, on a particulièrement hâte. Dans ce contexte un peu anxiogène d'incertitude, on se serre les coudes et on se sent plus fort à plusieurs que chacun dans son coin ».

Au sein du village des services, les stands de deux petites entreprises -de deux frères- détonnent, qui témoignent aussi du caractère hétéroclite du Made in France : ceux d' « Horloger père en fils », et de « Entreprise de restauration ébénisterie, bronze et pendules », tenue par Jonathan Dubois, à la tête de la société. C'est la deuxième fois qu'il vient. « Nous allons aussi à la foire de Paris, et au salon des seniors. Ici, c'est la deuxième année. Nous revenons car cela se passe bien. Cela nous fournit beaucoup de contacts de personnes qui veulent restaurer des meubles ou des bronzes », témoigne-t-il.