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Loos. Cuppens Aménagement : une affaire de famille

Reprendre une entreprise n’est pas chose aisée et prend du temps. La reprise de Cuppens aménagement par Antoine Carrette a débuté en 2019, avant d’aboutir en juillet 2025. Déjà directeur général de la société, il a à coeur de la pérenniser en la développant. 

Antoine Carrette, à la tête de Cuppens aménagement. ©Léna Heleta
Antoine Carrette, à la tête de Cuppens aménagement. ©Léna Heleta

Et si reprendre une entreprise était une affaire de famille ? C’est un peu ce qu’il s’est passé pour Antoine Carrette, qui a repris la société Cuppens, installée à Loos, près de Lille. Cette même société rachetée par son père en 1998 avant de la revendre en 2011, après avoir développé les métiers de la peinture, du sol, de l’électricité et du Tout Corps d’État. Désormais, l’entreprise a également des cloisonneurs, des plaquistes, des plafistes et évidemment des menuisiers. «On sait tout faire en interne en aménagement intérieur», précise Antoine Carrette. Une évolution importante pour ce qui était à la base une petite menuiserie. Cette entreprise où Antoine Carrette a fait ses débuts en 1999 en tant qu’apprentie contrôleur de gestion. «Cela n’arrive pas souvent de racheter l’entreprise que mon père à vendu 15 ans plus tôt», sourit le nouveau dirigeant de Cuppens depuis le 24 juillet.

Le terme «nouveau dirigeant», ne sied pas par forcément à Antoine Carrette, car il est non seulement présent au sein de l’entreprise depuis 1999, mais il a également gravi les échelons au point de se retrouver directeur général : «Au fil du temps, il s’est avéré que le dirigeant n’était pas souvent là parce qu’il avait plusieurs entreprises à gérer, et je me suis retrouvé contraint et forcé en tant que contrôleur de gestion, pour que la société fonctionne, à faire des choses que je ne faisais pas au niveau de la direction. J’y ai pris goût, en apprenant sur le tas». Bon sang ne saurait mentir, avec un grand-père, un père et une sœur entrepreneurs.

«C’est parfois au moment des crises que l'on sort du lot»

Présent dans toute la région Hauts-de-France, et principalement dans la métropole lilloise, Cuppens, fort de ses 70 salariés, travaille uniquement en BtoB pour des grands groupes afin de réaliser leurs sièges sociaux, comme ce fut le cas pour Kéolis, Adeo ou encore Aventim. L’entreprise d’aménagement intérieur réalise aussi des chantiers autour des établissements de santé ou des écoles. «Nous sommes un peu moins sollicités sur des bâtiments neufs qu’il y a quelques années. Mais il y a, par contre, beaucoup plus de réhabilitations», souligne le dirigeant.

S’imposer en Hauts-de-France sur le long terme

Une évolution qui s’explique par les difficultés économiques actuelles et surtout du secteur du BTP dans sa globalité. Face à cette conjoncture, l’idée de reprendre une entreprise ne semblait pas forcément une bonne idée. Pourtant, pour Antoine Carrette, «c’est parfois au moment des crises où on sort du lot». Pour parvenir à reprendre la société, Antoine Carrette s’est associé au groupe IRD Invest. Le néo-repreneur possède 70% des parts tandis que l’IRD en a moins de 30%, et il est prévu que 10% soit cédé au comité de direction.

Les liens entre Cuppens, Antoine Carrette et l’IRD étaient déjà présents bien avant 2019 et la proposition de reprise. En effet, l’IRD a une branche immobilière qui s’occupe des sièges sociaux et «nous faisait déjà travailler», précise-t-il. Le lien professionnel était déjà là. De plus, l’IRD a un «grand réseau» et les capacités pour accompagner le repreneur dans certaines prises de décisions plus stratégiques. Enfin, il y a aussi un lien entre la famille Carrette et l’IRD, comme s’en amuse le dirigeant : «Mon père connaissait certaines personnes de l’IRD. Pour l’anecdote, Jean-Pierre Letartre, qui est le président de l’IRD, était l’avocat qui a aidé mon père à racheter la société Cuppens il y a 25 ans».

Un changement de direction, avec l’aide d’IRD Invest, implique également des évolutions au sein de l’entreprise, et Cuppens ne fait pas exception. Plusieurs projets avaient été mis en attente le temps que la reprise soit officielle, comme la politique RSE, qui est désormais exigée par les clients, ou encore des travaux pour que les salariés travaillent dans de bonnes conditions, ainsi qu’un changement pour la flotte de véhicules de fonction, qui devrait passer en tout électrique. Le tout en développant le chiffre d’affaires, qui est actuellement à 12 millions d’euros et en maintenant la rentabilité. À terme, Antoine Carrette souhaiterait «potentiellement racheter des petites entreprises éloignées de Lille pour en faire des sortes de filiales» et asseoir sa présence dans la région.

En chiffres : 

- 12 millions d’euros de CA

- 70 salariés