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Louvre: les agents en grève, le musée restera fermé lundi

Le musée du Louvre est fermé lundi en raison d'une "grève reconductible" de ses agents, votée à l'unanimité, une nouvelle épreuve pour une institution dans la tourmente depuis le cambriolage du 19 octobre et...

La Grande Galerie du musée du Louvre à Paris, le 2 décembre 2025 © Ian LANGSDON
La Grande Galerie du musée du Louvre à Paris, le 2 décembre 2025 © Ian LANGSDON

Le musée du Louvre est fermé lundi en raison d'une "grève reconductible" de ses agents, votée à l'unanimité, une nouvelle épreuve pour une institution dans la tourmente depuis le cambriolage du 19 octobre et la mise à nu de ses dysfonctionnements.

Réunis en assemblée générale, les personnels du musée le plus visité au monde ont voté "à l'unanimité" une grève reconductible pour dénoncer les conditions de travail et d'accueil du public, ont indiqué à l'AFP la CGT, la CFDT et Sud.

Plusieurs dizaines d'agents ont ensuite déployé devant la pyramide une banderole indiquant "Le Louvre en lutte pour des conditions de travail décentes, hausse des salaires, + d'effectifs contre la vétusté du palais et le projet LNR" (Louvre nouvelle renaissance, projet de rénovation à grande échelle annoncé par Emmanuel Macron, ndlr)", scandant "tous ensemble, tous ensemble", ont constaté des journalistes de l'AFP. 

A 9H00, les portes du musée étaient restées closes devant une file de visiteurs patientant, billets à la main.

La direction a indiqué à l'AFP que le musée serait "fermé toute la journée". Selon les syndicats, une prochaine AG est prévue mercredi à 9H00, le mardi étant la journée de fermeture hebdomadaire du Louvre.

Il faut "un changement de braquet (...) concernant les priorités et les urgences" du bâtiment, "à savoir "la sûreté, la rénovation du bâtiment", a déclaré le délégué CGT Christian Galani.

Il a rappelé que la filière accueil et surveillance avait "perdu 200 équivalents temps plein en l'espace de 15 ans, alors que la fréquentation a augmenté de moitié".

"On est en colère", "nous ne sommes pas d'accord avec la manière dont Le Louvre a été géré", a dit devant la presse Elise Muller, agente de surveillance Sud Culture.

Valérie Baud, représentante CFDT, a souligné que le mouvement est "interprofessionnel", regroupant métiers de la "conservation, agents d'accueil et de surveillance, professions support, juristes, graphistes". 

Mauvais timing

"Je suis vraiment déçu, le Louvre était la raison principale de notre venue à Paris, parce que nous voulions voir Mona Lisa", le célèbre tableau de La Joconde de Léonard de Vinci, a déclaré à l'AFP Minsoo Kim, 37, Coréen, en lune de miel avec sa femme.

"C'est un peu décevant, mais en même temps, je comprends pourquoi ils le font, c'est juste le mauvais timing pour nous", a témoigné de son côté Natalia Brown, 28 ans, venue de Londres.

Des réunions ont eu lieu la semaine dernière au ministère de la Culture avec les syndicats, dont une avec Rachida Dati en personne, une négociation toujours en cours avec le ministère, selon la CFDT.

En parallèle de ce conflit social, le musée doit faire face à une réorganisation à marche forcée et continuer de répondre aux interrogations sur les failles qui ont permis à un commando de s'emparer de huit joyaux de la Couronne, toujours introuvables. 

Fragilisée, la présidente du Louvre Laurence des Cars devra, l'espace de quelques mois, travailler en tandem avec Philippe Jost, le haut fonctionnaire chargé du chantier de reconstruction de Notre-Dame, à qui Rachida Dati a confié vendredi la mission de "réorganiser en profondeur le musée".

Audition de la présidente mercredi

"Des mesures indispensables sont à prendre, bien au-delà de la sûreté et de la sécurité", a déclaré la ministre.

"Toute réflexion sur l'avenir du Louvre ne saurait se limiter à une approche technico-organisationnelle", avait réagi la CFDT, demandant de connaître.

Le ministère de la Culture a précisé que la mission de M. Jost serait menée en janvier et février et que ses recommandations étaient attendues "fin février".

Des sénateurs vont par ailleurs poursuivre leur quête de réponses sur les dysfonctionnements du musée, après avoir pris connaissance de l'enquête administrative lancée après le cambriolage. 

Mardi, la commission culture du Sénat doit entendre pour la première fois l'ancien président du Louvre Jean-Luc Martinez, destinataire pendant son double mandat (2013-2021) de deux audits alarmants peu suivis d'effets.

Mercredi, la même commission entendra de nouveau Laurence des Cars, à la tête du musée depuis fin 2021, pour comprendre notamment comment ces deux audits n'ont été découverts par l'actuelle direction qu'après le casse du 19 octobre.

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