Evénement

Marie-José Perec à la Nouvelle Scène

Le Club des Acteurs Économiques de l’Est de la Somme, présidé par Julien Burlat, a invité la triple championne olympique médaillée en or en athlétisme, à la Nouvelle Scène à Nesle. 

Marie-José Pérec a témoigné sur sa carrière.
Marie-José Pérec a témoigné sur sa carrière.

L’auditoire l’a écoutée pendant plus d’une heure dans un silence attentif, mais ponctué d’applaudissements. Elle a raconté sa vie depuis sa plus tendre enfance, ses nombreux succès et son amour jamais démenti de l’Olympisme, en invitant les Français à se mobiliser pour les Jeux Olympiques qui auront lieu dans moins d’un mois à Paris.

Son sourire, son franc parler ses anecdotes ont fait rire le public. Née en 1968 en Guadeloupe, c'est sa professeure de sport qui a découvert son talent pour la course à pied. À 12 ans, elle mesurait déjà 1m75. À 16 ans, elle quitte son département natal, pour arriver à l’Insep à Paris. Ce sont très vite des succès. Elle a eu cinq coachs dans sa vie sportive, dont Jean-Marc Vaucher qu’elle a considéré comme son deuxième père. François Pépin lui a permis de devenir Championne d’Europe et médaillée d’or aux JO de Séoul en 1988, elle avait 20 ans. Marie-José Perec s’est alors épanchée en racontant. « À la fête de clôture des JO de Séoul (1988), tous les athlètes étaient rassemblés et mélangés. On aurait pu parler le chinois, sans même le connaître. La valeur des Jeux, c’est qu’il n’y a pas de couleur, pas de religion, pas de différence entre nous tous. Dans notre super pays, ne boudons pas nos Jeux. »

Double Championne du Monde du 400 m à Tokyo

Durant sa carrière, elle devient double Championne du Monde du 400 m, à Tokyo. C'est à cette époque qu’elle est surnommée "La Gazelle" pour sa foulée aérienne, ou "La Divine". Elle décide alors de partir pour Los Angeles et convaincre un entraîneur américain de la coacher. « Ce fut difficile mais j’ai réussi à ce qu’il m’intègre dans son groupe exclusivement composé d’hommes ! Et en 1992, à Barcelone, je suis médaillée d’or sur la course de 400 mètres et suis championne du Monde. Et quatre ans après, à Atlanta, je fais un doublé en or sur le 200 mètres et le 400 mètres. Après avoir gagné, j’ai décidé de devenir professionnelle, mais ma Mère n’était pas d’accord, car elle voulait que je termine mes études. » Elle a tout de même couru le Championnat du Monde en 1995 à Göteborg et est de nouveau médaillée en or.

Une Athlète hors pair

Marie-José fut cinq fois Championne de France, trois fois Championne d’Europe, et deux fois Championne du Monde, en plus de ses titres en or olympiques. Son secret : « toujours vouloir réussir, ne jamais rien laisser au hasard, y croire sans hésiter, le travail acharné paie toujours. » Elle a été décorée de la Légion d’honneur pour la reconnaissance de ses mérites d’avoir honoré la France. Elle s’est reconvertie comme consultante sportive sur des chaînes de radio et télévision.

À la fin de ce mémorable moment, elle a réitéré son souhait pour les JO. « J’aimerais que la population se prenne aux Jeux, qu’elle s’empare d’un tel événement. L’enjeu est aussi que la population fasse plus de sport. Et il y a plein de manières de vivre les jeux, même sans billet, dans les fans-zones, au camping. Nos gamins doivent rêver et il faut leur donner de l’espoir. » Elle a conclu avec une belle anecdote familiale. « Ma mamie était fan de Mohamed Ali. Quand il gagne à Kinshasa. Elle avait écouté le combat à la radio, et s’est mise à danser devant moi. J’avais cinq ans, elle m’a fait ce cadeau de la vie. Aux JO d’Atlanta, Mohamed Ali allume la flamme et moi je suis le porte-drapeau de la délégation française. Il faut allumer quelque chose dans le cœur des enfants. Je suis très fière d’avoir accompagné Tony Estanguet avec la Flamme Olympique en Guadeloupe. C’est la première fois qu’elle allait en Outre-Mer. Ce fut une traversée inoubliable, on est déconnecté du Monde. »