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Marquis Transport et Logistique à Dunkerque : passation de flambeau pour l’entreprise familiale soixantenaire

Marquis Transport et Logistique, PME fondée en 1961, vient de changer de dirigeant. Eric Marquis a passé le flambeau à son fils, Maxime, en début d’année. C’est désormais la 3ème génération qui se trouve aux manettes d’une entreprise qui a pris son essor avec l’industrialisation de l’agglomération de Dunkerque et le développement de son port pendant les 30 glorieuses. Un essor qui n’est jamais retombé depuis.

Maxime Marquis a repris l'entreprise de transport et logistique familiale en début d'année 2025.
Maxime Marquis a repris l'entreprise de transport et logistique familiale en début d'année 2025.

Maxime Marquis, 35 ans, diplômé de management en transport et logistique, a beaucoup bougé professionnellement, avant de revenir aux sources : l’entreprise familiale fondée par son grand-père, André, en 1961. «J’ai passé cinq ans de ma vie ici à faire du commercial avant de partir voir ailleurs. J’ai travaillé dans la fibre optique, l’électronique, la location et même le social. C’était important pour moi de me confronter à d’autres secteurs d’activité, de travailler dans des entreprises où j’étais un salarié lambda et non pas le fils du dirigeant, ce qui fausse toujours un peu les relations et la vision de l’entreprise. Cela a été très formateur», commente le jeune dirigeant.

L’an dernier, son père, Eric, à la tête de l’entreprise depuis 1985, lui fait part de son envie de lever le pied. «On a réfléchi à la suite à trois avec ma sœur. La continuité familiale, c’était important pour moi. Je n’ai pas mis beaucoup de temps à prendre la décision de reprendre l’entreprise. J’en avais envie. Je me suis dit que c’était le choix d’une vie. Je pense que mon père a été content et soulagé de cette décision», confie Maxime Marquis.

L'innovation comme moteur

Le trentenaire prend la direction d’une entreprise qui a commencé avec un seul camion, dans le quartier dunkerquois de Rosendaël. D’abord pour la livraison de produits industriels, puis, dans le transport de produits pétroliers à la faveur de l’implantation de raffineries au port de Dunkerque. Quand Eric Marquis arrive dans l’entreprise au mitan des années 1980, la PME de transport compte déjà une trentaine de camions, à Téteghem, ville voisine de Dunkerque où elle est désormais implantée. Le nouveau dirigeant diversifie alors l’entreprise dans la livraison de matériaux pour les grands chantiers industriels locaux et surtout, se lance dans la logistique.

«Mon père a compris très vite que cela pouvait être un levier de croissance intéressant, complémentaire de notre activité de transport. A l’époque, beaucoup d’entreprises étaient en recherche de capacité de stockage supplémentaire. Il y a ajouté des prestations de services, comme la palettisation, la préparation de commandes, sur lesquelles les marges sont plus importantes. La force de notre entreprise, c’est d’avoir toujours innové. Pour en quelque sorte, toujours avoir une longueur d’avance sur la concurrence», résume Maxime Marquis.

Développer la logistique et verdir la flotte

Le jeune chef d’entreprise reprend une PME qui compte aujourd’hui 80 salariés, une cinquantaine de camions et réalise, suivant les années, entre 10 et 12 millions d’euros de chiffre d’affaires, dans trois secteurs d’activités : la logistique (qui compte pour 20% du chiffre), le transport régional, national et international (60%) et l’affrètement, c’est-à-dire le transport de marchandises par d’autres transporteurs à travers l’Europe pour le compte d’entreprises clientes (20%). Une activité développée par Eric Marquis à la fin des années 1990 lorsque le transport s’est largement ouvert aux Pays de l’est, avec une guerre des prix, «où nous étions toujours perdants», se souvient Maxime Marquis. «L’affrètement était un moyen de profiter plutôt que de subir cette nouvelle concurrence». La PME dispose également de 30 000 m2 d’espaces couverts, sur un site sécurisé.

Encore «en rodage» comme il le confie lui-même, le jeune dirigeant compte sur «l’équipe soudée et compétente» qui l’accompagne pour l’aider dans sa nouvelle charge. Avec plusieurs objectifs en tête : garder l’équilibre commercial, développer encore la logistique grâce au foncier dont la PME dispose. «A l’image de certains confrères, j’aimerais 'verdir' ma flotte. Nous allons réaliser des essais avec un camion électrique Renault prochainement. Si cela s’avère concluant, ce camion pourrait être dédié au transport local et régional. Nous réfléchissons aussi à l’utilisation de Bio 100, un carburant végétal qui permet de réduire de façon très significative les émissions de CO2, et pour un coût plus raisonnable que la mobilité électrique», conclut Maxime Marquis.