Nouveau gouvernement: "On attend des actes", déclare Sophie Binet (CGT) à l'AFP
La CGT jugera le nouveau gouvernement sur ses "actes" et en premier lieu sur une éventuelle suspension de la réforme des retraites, a déclaré lundi à...

La CGT jugera le nouveau gouvernement sur ses "actes" et en premier lieu sur une éventuelle suspension de la réforme des retraites, a déclaré lundi à l'AFP sa secrétaire générale Sophie Binet.
Il y a une "attente très forte de rupture, avec des actes forts et immédiats notamment concernant la réforme des retraites", a expliqué la dirigeante du deuxième syndicat français à la veille de la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu.
"Est-ce que le Premier ministre va enfin s'émanciper du président de la République et couper le cordon avec le patronat ? Pour l'instant on ne le voit pas", estime-t-elle.
Sur les retraites, elle s'inquiète de "la stratégie déployée depuis l'Elysée d'essayer de s'en sortir avec une nouvelle manœuvre de diversion, à savoir le décalage (dans le calendrier d'application de la réforme, ndlr). Ça voudrait dire confirmer les 64 ans avec une application qui serait seulement décalée de quelques mois, au mépris de la mobilisation de millions de travailleurs et travailleuses".
Pour la dirigeante syndicale, "la suspension, ça doit être le blocage de la réforme à 62 ans et 9 mois et 170 trimestres, un blocage immédiat qui ensuite permet au parlement de prendre ses responsabilités et de pouvoir voter sur l'abrogation dans un deuxième temps".
Concernant le nouveau ministre du Travail Jean-Pierre Farandou, connu pour avoir négocié des accords avec les syndicats à la tête de la SNCF, "la question, c'est quelle va être sa marge de manoeuvre".
"Ce que l'on attend, ce sont des actes", a ajouté la syndicaliste.
"Est-ce que son mandat, c'est d'enterrer la réforme de l'assurance chômage, de trouver un chemin pour mener à l'abrogation de la réforme des retraites? Ou est-ce que tout va être décidé depuis Bercy" à partir d'"objectifs budgétaires" ?, a-t-elle détaillé.
La leader de la CFDT Marylise Léon a de son côté estimé lundi sur TF1 que la nomination de M. Farandou était un "bon signal".
Sophie Binet rappelle toutefois que l'ancienne ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet "avait pris position initialement contre la réforme de l'assurance chômage et s'est retrouvée quand même à être la ministre du Travail qui a publié une lettre de cadrage pour nous imposer une réforme". "On voit que le profil initial ne suffit pas à protéger contre ce genre de choses", conclut-elle.
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