PEG : un héritage familial porté par une dirigeante engagée
Le 1er juillet dernier, à Deauville, Manon Feron Comalada, dirigeante de PEG, entreprise familiale normande, a reçu le prix de la "reprise d’entreprise", lors de la 3e édition des Victoires Femmes & Challenges. Une récompense chargée de sens pour cette entrepreneuse passionnée.

Manon Feron Comalada se souviendra longtemps du 1er juillet à Deauville. Directrice générale de PEG, spécialisée dans la literie et dans l’isolation thermique, elle a reçu le prix "reprise d’entreprise" lors des Victoires Femmes & Challenges. "Je ne m’y attendais pas du tout. Les autres candidates avaient des parcours formidables", confie la responsable.
Pour elle, cette distinction va bien au-delà du trophée : elle récompense un engagement personnel, mais aussi collectif. "Quand on reprend une entreprise, surtout en tant que femme, il faut prouver sa légitimité. Cette victoire, c’est aussi celle de mes collaboratrices. Chez nous, la parité est réelle avec 50 % de femmes."
Un héritage assumé, une transmission vivante

Manon Feron Comalada n’a pas repris PEG par obligation, mais par passion. "J’ai grandi dans cet univers, cela fait partie de mon éducation". Fille et petite-fille des précédents dirigeants, elle a relevé le défi de s’imposer dans une entreprise où certains salariés l’ont connue enfant. "Il fallait gagner en légitimité, répondre aux attentes des clients fidèles à mon père."
Consciente du poids de l'héritage, elle veut y inscrire sa propre vision. "Je me dois de maintenir le cap, mais aussi d’innover. Je veux prouver qu'on peut tout faire : être mère, cheffe d’entreprise, et s’épanouir. C’est possible, avec une équipe soudée et de la rigueur."
Avec ses deux sites de production à Dénestanville et Varneville-Bretteville, PEG emploie 110 salariés et capitalise sur plus de 150 ans d’expérience industrielle. Leader européen des ouates isolantes, l’entreprise répartit ses activités entre la literie (Varneville) et la confection textile et le bâtiment (Dénestanville), distants de seulement 20 kilomètres.
Manon Feron Comalada porte une vision ambitieuse : développer l’export dans le secteur du bâtiment et renforcer les ventes en ligne. "Nous voulons créer des marques distinctes pour chaque canal. Un produit égale un client." Elle vise aussi une segmentation plus fine, notamment pour l’hôtellerie : "Un produit pour la grande distribution n'a pas sa place chez un hôtelier."
Une vocation d’entreprendre… et un équilibre à bâtir
"J’ai toujours voulu entreprendre. C'est dans mon ADN", affirme Manon Feron Comalada, dont le frère et la sœur sont également entrepreneurs. Pour elle, PEG est avant tout une aventure humaine. "Je suis entourée de salariés bienveillants. Nous sommes une grande famille."
Fière du chemin parcouru, elle veut transmettre un message : "Lancez-vous. Les échecs font grandir." Inspirée par le réseau Femmes & Challenges, qu'elle décrit comme un cercle d’entraide et de conseils, la directrice générale encourage les femmes à s'entourer. "Rencontrer d’autres entrepreneures donne une énergie immense."
Manon Feron Comalada porte un regard ambitieux sur l’avenir. Candidate à la prochaine édition de l'exposition "Fabriqué en France" à Paris en novembre prochain, elle défend une production locale de qualité face à la concurrence asiatique. "Je peux produire une couette de meilleure qualité qu'un produit chinois, au même prix." Elle insiste sur l’importance de valoriser les savoir-faire français et les partenariats avec les sous-traitants et fournisseurs locaux. Plus qu'une entreprise familiale, PEG incarne la volonté de faire rayonner l’industrie normande.
Pour Aletheia Press, Lolita Péron Vranesic