Rapport de la Cour des comptes sur le Louvre : la réponse de Laurence des Cars
La présidente du musée le plus visité au monde, qui avait proposé sa démission après le vol des joyaux de la couronne, a réaffirmé vendredi sa détermination à mener à bien une modernisation, en dépit des vives critiques exprimées la veille par la Cour des comptes.
La patronne du Louvre, Laurence des Cars, a affirmé vendredi sa détermination à mener à bien la modernisation du musée, en dépit des vives critiques exprimées la veille par la Cour des comptes après le vol de joyaux de la Couronne le 19 octobre.
La présidente, en poste depuis 2021, avait proposé sa démission quelques heures après le casse, mais celle-ci avait été refusée par la ministre de la Culture Rachida Dati. La Cour "a tort d'être aussi sévère", a toutefois réagi Laurence des Cars. Car "nous avons assuré l'ensemble de nos missions et j'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité". Elle a précisé que le plan de sécurisation du musée entrait en application aujourd'hui, après avoir été renforcé et complété dès 2022. Il consiste en toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance.
"Je n'ai pas le sentiment d'avoir échoué. J'ai le sentiment de porter un projet de transformation du Louvre"
"Je n'ai pas le sentiment d'avoir échoué, non, j'ai le sentiment de porter un projet de transformation du Louvre car j'ai pris très vite après ma prise de fonction, la mesure des problèmes du Louvre", a-t-elle martelé, réaffirmant avoir alerté "la représentation nationale dès 2023".
Défaut de hiérarchisation
Trois semaines après le retentissant vol, la Cour des comptes avait vivement critiqué le Louvee, jeudi 6 novembre dans un rapport, estimant qu'il avait "privilégié des opérations visibles et attractives" au détriment de la sécurité. "Le vol de joyaux de la Couronne est, à n'en pas douter, un signal d'alarme assourdissant", a déclaré le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici. "La priorité des priorités, aujourd'hui, doit être la rénovation du musée, la modernisation de ses infrastructures en matière d'incendie, en matière de sécurité, en matière de sûreté. Le Louvre mérite cela", a estimé M. Moscovici, faisant état d'un audit de sécurité réalisé en 2015-2017 qui avait révélé des failles mais sans être suivi d'effet.
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Le rapport estime par ailleurs que le musée, "par défaut de hiérarchisation de ses nombreux projets, est confronté à un mur d'investissements qu'il n'est pas en mesure de financer", et ce "malgré d’abondantes ressources. Entre 2018 et 2024, le Louvre a ainsi immobilisé 26,7 millions d'euros pour la mise en œuvre des travaux d'entretien et de mise aux normes, contre 105,4 millions d'euros pour l'acquisition d'œuvres, précise le rapport. Plus généralement, selon la Cour, le musée doit désormais passer d'une "fréquentation subie à une fréquentation choisie".
Dans sa réponse à la Cour, la ministre de la Culture Rachida Dati a affirmé rejoindre le constat sur l'urgence des travaux techniques. Elle dit en revanche ne pas partager "entièrement" l'avis sur la politique d'acquisition du musée, qu'elle défend au nom de l'enrichissement des collections nationales.
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