Roubaix : Damart, la marque aux 72 ans traverse le temps et reste innovante

«Aujourd'hui, l'âge n'est plus un sujet. Nous sommes 'créateurs de chaleur' depuis 1953 avec notre Thermolactyl. C'est un produit transgénérationnel et il reste un intemporel de nos collections. Nous avons aujourd'hui construit une offre plus large qui correspond à toutes les clientes, quel que soit leur âge», explique Filiep Blontrock, directeur général de Damart International.

Si la marque a traversé le temps avec son désormais célèbre vêtement chauffant, aujourd'hui c'est une gamme large et diversifiée que l'on retrouve en catalogue, en magasin, sur le site web et les marketplaces : de la bonneterie en passant par la jeannerie, les chaussures et le prêt-à-porter, Damart semble avoir traversé le temps sans prendre une ride. Même si, comme le concède Filiep Blontrock, les chiffres n'ont pas toujours été au rendez-vous : «Notre chiffre d'affaires se stabilise. Nous avons eu des chutes mais on remonte légèrement, grâce au digital et aux marketplaces». 

«Nous sommes en croissance de rentabilité depuis deux à trois ans», précise de son côté Nicolas Marchand, CEO du groupe coté Damartex, dont Damart est l'une des filiales (voir encadré).

Miser sur le digital... en complément des boutiques

Pour accélérer sa croissance, Damart sort donc de ses canaux historiques – les ventes sur catalogues représentent encore un tiers de l'activité et la marque continue de les éditer – pour se concentrer sur les ventes en magasins (45%) et évidemment, le digital (+21% des ventes sur le web). Depuis Roubaix, Damart imagine l'ensemble des collections, en ligne étroite avec son plan stratégique «Going for Growth» initié il y a un an.

«On se doit d'être efficaces sinon on n'existe plus», concède Filiep Blontrock. Une efficacité qui se traduit notamment par l'arrivée sur neuf marketplaces il y a quatre ans, à travers huit pays et qui permettent à Damart de réaliser un tiers de son chiffre d'affaires à l'international. «L'idée est d'avoir une offre cohérente sur les magasins et les marketplaces. Développer notre propre plateforme sur un nouveau pays est compliqué. Tester un modèle via des marketplace nous permet d'être plus agiles», explique Loïc Bouquet, directeur des marketplaces et du B to B.

Pour autant, Damart n'en oublie pas la force de son réseau physique à travers son réseau de 96 boutiques en France (sur 149 en nom propre au niveau mondial), dont la dernière née, arrivée début octobre, n'est autre qu'à... Roubaix, à l'entrée du siège social. «Les boutiques sont la clé de notre développement. Elles représentent presque la moitié de notre chiffre d'affaires. 2025 a été l'année de la bascule : c'est la première fois en France que les magasins sont devenus plus importants sur le catalogue» détaille Nicolas Marchand. Damart possède également une dizaine de points de vente au Royaume-Uni (à travers des corners) et 58 en Belgique.

Hiver 2026 : la saison des changements

Dès l'automne 2026, Damart va sortir un Thermolactyl en grande distribution et dans les enseignes spécialisées, pour un déploiement prévu sur l'année prochaine. Mais c'est aussi du côté des innovations que l'enseigne prend son envol avec une couette composée de chutes de Thermolactyl, de chaussettes composées de fibres recyclées ou encore d'un manteau thermorégulant doté d'une technologie à changement de phase intégrée dans la doublure, qui absorbe les chocs thermiques et s'adapte aux variations de température. Un vêtement imaginé dans le laboratoire R&D de Roubaix où travaillent huit ingénieurs.

Autre nouveauté, l'arrivée de la marque en grande distribution avec un tee-shirt en Thermolactyl spécialement créé pour ce marché et à un prix inférieur aux prix pratiqués habituellement par la marque. Avec un réseau de magasins en croissance de 4,4%, Damart mise sur une complémentarité de l'offre, avec une présence en points de vente physiques et une montée en puissance du digital, indispensable au rajeunissement de sa clientèle mais sans pour autant renier les fidèles qui font sa renommée.