Justice

Saint-Quentin, « un tribunal de pleine capacité »

Face à des moyens contraints, le président du tribunal judiciaire de Saint-Quentin, Olivier Michelet, le procureur de la République, Cédric Logelin, et le bâtonnier, Christophe Donnette, relèvent l’engagement personnel de chacun et le travail collectif en bonne intelligence, pour conserver à Saint-Quentin « un tribunal de pleine capacité ».

Le président de la juridiction, Olivier Michelet (au centre),avec à sa gauche le procureur, Cédric Logelin et le bâtonnier, Christophe Donnette, ont présenté ensemble le bilan « de la vie » de la juridiction.
Le président de la juridiction, Olivier Michelet (au centre),avec à sa gauche le procureur, Cédric Logelin et le bâtonnier, Christophe Donnette, ont présenté ensemble le bilan « de la vie » de la juridiction.

En ce premier trimestre 2022, le président du tribunal de grande instance de Saint-Quentin, Olivier Michelet, revient sur l’activité de la juridiction durant l’année 2021, rappelant que, si sur le papier, en termes d’effectifs, « les choses vont plutôt bien », au quotidien, maintenir une justice de qualité exige un engagement personnel fort de la part des magistrats et fonctionnaires ainsi qu’une adaptation de l’outil de travail.

« De manière générale, nous parvenons à fonctionner de manière satisfaisante avec nos moyens », résume le président de la juridiction, Olivier Michelet. À ses côtés, le procureur de la République, Cédric Logelin, souligne un effectif  de trois parquetiers pour un ressort de 145 000 habitants contre une moyenne nationale de 3,6 pour 100 000. 

D’autant, ajoute le procureur de la République, que l’activité enregistrée durant l’année 2021 est en augmentation, tant en matière d’ouverture d’infractions pour faits délictuels que de poursuites rapides. Les représentants des juges du Siège, du Parquet ainsi que du Barreau de Saint-Quentin mettent en avant un travail en bonne intelligence au sein de la juridiction, chacune des parties intervenant « dans le respect de ses attributions respectives ».

Justice de proximité

Les délais pour rendre une décision sont « efficaces » au regard des moyens contraints, assure le président de la juridiction, un résultat obtenu grâce à l’« engagement » des magistrats et des fonctionnaires ainsi qu’à un « investissement » personnel du chef de la juridiction. 

L’objectif recherché, « juger une affaire dans des délais raisonnables », est aujourd’hui encore atteint mais le président met en garde, l’allongement du délai d’audiencement des affaires se ferait au détriment de la qualité de la décision rendue. Le président de la juridiction poursuit donc en cette année 2022 le travail « d’optimisation de la juridiction », tant dans la recherche de la performance au quotidien que dans l’aménagement des locaux. « En tant que président du tribunal correctionnel, je ne touche quasiment plus un dossier papier », confie Olivier Michelet, ce qui en termes d’efficacité constitue une avancée. Finies les piles de dossiers au pénal, l’étape suivante consiste à  « étendre cette dématérialisation au contentieux civil, et que toutes les données soient numérisées quelque soit la matière ».

Une juridiction à taille humaine

Le président du tribunal souligne deux particularités de la juridiction saint-quentinoise : « Un fort taux de présence aux audiences et un taux de représentation ou d’assistance important. » Une bonne chose en soi pour la qualité des décisions rendues mais une situation qui impacte le travail des magistrats et des fonctionnaires au quotidien. 

« Saint-Quentin est une juridiction à taille humaine, entame Me Donnette, bâtonnier du barreau de Saint-Quentin. Les juges sont responsables, ils voient immédiatement le résultat de leur travail sur les statistiques, contrairement à d’autres juridictions. » 

Pour Olivier Michelet, la taille « humaine » de la juridiction de Saint-Quentin présente un désavantage : un fort taux de renouvellement chez les magistrats qui tend à créer un déséquilibre, les jeunes juges « motivés et enthousiastes » à leur sortie d’école apprécient d’y débuter leur carrière mais n’y restent pas et l’expérience de professionnels plus aguerris fait parfois défaut.