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Création d'entreprise

SCOP : l’aventure collective et participative

Longtemps méconnues, les sociétés coopératives et participatives séduisent de plus en plus les créateurs ou repreneurs engagés dans un modèle qui prône le partage des décisions et des richesses. La France compte actuellement près de 90 000 scopistes.

© Alexandra Marquet - Reprise, il y a tout juste un an, sous la forme d’une SCOP par 57 salariés-associés, Bergère de France vient d’annoncer la vente de ses produits au Canada
© Alexandra Marquet - Reprise, il y a tout juste un an, sous la forme d’une SCOP par 57 salariés-associés, Bergère de France vient d’annoncer la vente de ses produits au Canada

Des dossiers médiatisés à l’image de la reprise par ses salariés-associés de Duralex pour échapper à la liquidation judiciaire ou encore celle de Bergère de France à Bar-le-Duc en 2024. Deux exemples qui ont fait la Une de l’actualité, mais qui ne sont pas représentatifs de la réalité du modèle coopératif. Et pour cause, entre 2016 et 2024, parmi les 173 SCOP qui ont vu le jour dans le Grand Est, seules 33 sont consécutives d’une reprise d’une entreprise en difficulté. L’écrasante majorité vient des créations. Elles étaient d’ailleurs 73 en 2024 avec la particularité de réunir tous les secteurs d’activité. Si historiquement le bâtiment ou l’industrie ont d’abord épousé et privilégié ces statuts, force est de constater que le modèle rassemble de plus en plus d’adeptes dans la restauration, la formation et bien d’autres métiers comme les géomètres, pour ne nommer qu’eux. «Nous avons en France de très belles coopératives qui se sont développées au fil des années. Regardez Ethiquable spécialisée dans la vente de produits biologiques issus du commerce équitable qui a été créée en 2003 par deux ou trois personnes et qui s’appuie désormais sur 200 sociétaires», s’enthousiasme Hervé Mareschal, le président de l’Union régionale des SCOP du Grand Est. Si en 2016, 131 SCOP étaient recensées dans le Grand Est contre 217 aujourd’hui, toutes ont le point commun d’avoir été séduites par ce modèle ancien, dont les statuts remontent à 1947.

SCOP : un acronyme connu de tous

SCOP, derrière ces quatre lettres devenues un acronyme célèbre, c’est bien le «P» pour «participation» qui est fondamental. «L’aventure est collective ce qui signifie qu’il n’y a pas de patron, mais des sociétaires associés qui élisent un dirigeant. Tous sont réunis autour de la notion de partage de décisions et de richesses», tient à préciser Hervé Mareschal qui rappelle le principe qui les fédère tous : «une personne égale une voix». Aux antipodes de la verticalité, la société coopérative célèbre la transversalité ou l’horizontalité où chacun va apporter sa pierre à l’édifice, sa compétence, son avis. Quant aux partages, ils concernent aussi bien l’information, la communication que la décision… mais aussi les responsabilités. Avec quelles conséquences ? Peu de turn-over pour des sociétés solides. Dans le Grand Est, la pérennité à cinq ans atteint 85% ; un taux supérieur à la moyenne nationale (79%). Chaque année, les équipes de l’Union régionale Grand Est étudient plus de cent dossiers de reprises-créations mais finalement seule une quinzaine aboutit et bénéficie d’un accompagnement technique et financier. Seul le modèle économique pèse dans la balance de ces entrepreneurs fiers de travailler «ensemble» en coopérative.

SCOP, une marque employeur à part entière

Longtemps méconnues, les SCOP ne se cachent plus, communiquent et sont même devenues une marque employeur qui renforce l’attractivité de la société dans la course au recrutement.