Spécialiste de l’électroérosion, Précis Fil mixe technicité et services

Créée en 1982, l’entreprise Précis Fil aime viser large. Basée à Neufchâtel-en-Bray, l’entreprise a été la première en Seine-Maritime à se lancer dans l’électroérosion par fil et par enfonçage. «Mon père a même accueilli le préfet et le premier ministre de l’époque, Laurent Fabius», raconte Lionel Guillochet, gérant de l’entreprise familiale depuis 2010. Le quadragénaire a depuis largement modernisé la société, élargissant son savoir-faire au fraisage, au tournage et à la rectification. L’objectif visé réside dans la capacité à réaliser ses pièces intégralement en interne.

La spécialité de l’entreprise : la fabrication d’outils et moules à destination des industriels. Mais il lui arrive aussi de proposer des pièces "finies". «En général, nous faisons de la petite série, voire des pièces uniques. Mais nous avons aussi un contrat grande série pour le médical», explique le cadre-dirigeant. Aujourd’hui, forte de 12 salariés, dont huit techniciens, elle fournit presque tous les secteurs industriels, à l’exception du nucléaire, de l’aéronautique et de la défense.

Rigueur et traçabilité

Ces marchés, l’entreprise les a conquis au fil des ans, en s’appuyant d’abord sur la qualité de ses prestations et sur le bouche-à-oreille. Pourtant, Précis Fil, labellisé French Fab en 2021, n’affiche aucune certification ISO. «Nous avons été certifiés ISO 9002… C’est une norme qui n’existe plus», sourit Lionel Guillochet, qui n’a pas souhaité engager de frais dans une autre certification. «Mais nous travaillons toujours comme si c’était le cas, car c’est un outil d’organisation et de travail efficace.»

Ainsi, dans l’entreprise, tout est suivi pièce par pièce grâce à un système GPAO adapté à son fonctionnement. «Il assure une parfaite traçabilité des pièces, des dossiers, et me permet aussi de gérer mes stocks», poursuit le dirigeant. Cette rigueur suffit aux clients fidèles de Précis Fil, comme aux nouveaux, attirés par la bonne réputation de l’entreprise. «Nous avons, par exemple, touché un client en Suisse, dans l’horlogerie. Après lui, quatre autres industriels suisses m’ont contacté», se réjouit le chef d’entreprise, qui met un point d’honneur à toucher une qualité de service irréprochable. «Ce qui est bon pour nos clients est bon pour nous. Nous sommes plus que des fournisseurs. Nous sommes leurs partenaires», poursuit-il.

Au point de sauter dans sa voiture pour livrer en urgence un client du sport automobile, quelques heures avant un grand prix à l’autre bout du monde. Au point aussi d’avoir été le premier à livrer ses pièces métalliques sous vide. «On m’a parfois pris pour un fou», sourit Lionel Guillochet. «Mais cela a fait la différence avec certains clients. Et aujourd’hui nous ne sommes plus les seuls à le faire.»

Un parc machine à la pointe

Cette bonne réputation lui permet en tout cas de ne plus investir dans des stands sur les salons d’affaires. Au bénéfice du parc machines, renouvelé régulièrement. «Je m’impose d’être toujours à la pointe, car cela nous permet de répondre à toutes les demandes, et cela rassure aussi nos clients.» Dans l’atelier de 1 100 m², on ne compte pas moins de sept machines d’électroérosion auxquelles sont associées un tour et trois fraiseuses à commandes numériques et quatre rectificatrices. Et pour alimenter le tout, Précis Fil peut désormais compter sur sa centrale photovoltaïque installée sur le toit.

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre