Tour de France : un booster d'attractivité pour Rouen

Le 112e Tour de France s’est arrêté à Rouen pour sa quatrième étape ce 8 juillet. Si l'histoire sportive retiendra la 100ème victoire en carrière professionnelle du monstrueux Tadej Pogačar, d'autres enjeux se jouent en coulisse. La ville de Rouen se réjouit évidemment d’accueillir les plus de 500 000 visiteurs attirés par le passage du peloton dans la métropole. Mais elle a un autre objectif : susciter un coup de cœur pour son territoire.

«Il faut donner à voir », résume Christine de Cintré, la présidente de Rouen Tourisme. Une « stratégie d’image » basée sur la passion. La ville est ainsi « présentée » au reste de la France. Cette publicité n'a rien de gratuit. Pour faire partie de l’une des 21 villes-étapes de la Grande Boucle, le ticket d’entrée est de 140 000 euros. La collectivité a ensuite investi dans le contrôle de la circulation et divers aménagements pour un coût total d’environ 450 000 euros. Mais le jeu semble en valoir la chandelle.

« Il faut des investisseurs fans du territoire »

« Le taux de remplissage est à 92% depuis hier (lundi 7 juillet, ndlr) dans les hôtels de la métropole, il y a des retombées économiques directes pour le territoire », assure Christine de Cintré, qui constate une nette augmentation des visiteurs belges, néerlandais et allemands. « Cet évènement gratuit et populaire peut laisser une image et une renommée par sa médiatisation », complète l'élue.

Car, l'enjeu économique est au-delà des visiteurs du jour. Jean-Yves Heyer, directeur général de l’agence de développement économique Rouen Normandy Invest : « Il faut que les visiteurs, passionnés de la grande boucle et qui viennent peut-être pour la première fois à Rouen, soient agréablement surpris et en parlent autour d’eux ». Car derrière les visiteurs, il y a les investisseurs. « Nous notre maillot jaune, c’est quand une entreprise s’implante sur notre territoire », lance-t-il.

Faire la promotion d’un territoire

L’Armada, les 70 ans d’Alpine … ou le Tour de France. Ces évènements à portée internationale sont en effet l'occasion idéale d'attirer les entreprises sur le territoire. « À l’image de Lille, nous sommes sur la ligne de départ en accueillant le Tour de France. Nous devons nous en servir pour notre image car les médias seront rivés sur Rouen », poursuit le directeur général qui l’analyse comme un coup de projecteur.

Lors de l’évènement Alpine à Dieppe, quinze chefs d’entreprises avaient été invités, leur offrant l’opportunité de découvrir le département. « Il n’y a qu’en ayant visité un endroit, ressenti une émotion qu’on déclenche quelque chose et qu’on investit », assure-t-il. Pour l'arrivée du Tour, l’agence Rouen Normandy Invest a contacté plus de 400 entreprises. Une dizaine était au rendez-vous. « Il faut des investisseurs fans du territoire », conclut Jean-Yves Heyer.

Pour Aletheia Press, Eléonore Chombart