Sauvegarder l'article
Identifiez vous, pour sauvegarder ce article et le consulter plus tard !

Entreprises

Trois questions à Florine Haghighat-Lagardère, directrice de projet artisanat, métiers d'art et restauration à la DGE,…

Le label EVP, Entreprise du patrimoine vivant, décerné par l'Etat, a 20 ans. Pour les 1 300 entreprises – pour la plupart des PME- qui le détiennent, il constitue une manière de se démarquer, y compris à l'international. Bercy prévoit de doubler le nombre d'entreprises labellisées.


© DR.
© DR.

Quel est l'objectif du label public EVP, Entreprise du patrimoine vivant ?

Le label EPV, Entreprise du patrimoine vivant, est le seul décerné par l’État aux entreprises détenant un savoir-faire d'excellence. Son objectif est de valoriser les savoir-faire artisanaux et industriels français. Il a été créé il y a 20 ans, dans le cadre de la loi du 2 août 2005 en faveur des petites et moyennes entreprises. Depuis sa création, le label a été attribué à 4 000 entreprises et aujourd'hui, 1 300 sociétés le détiennent. Elles proviennent d'univers très différents, les mieux représentés étant l'architecture et le patrimoine bâti, la mode, la décoration et l'ameublement. Mais ces entreprises sont aussi présentes dans les domaines des équipements industriels, des arts de la table, de la culture et communication, de la gastronomie, et les loisirs. Pour l'essentiel, il s'agit de petites entreprises. Plus de 95% des entreprises labellisées sont des PME ou des TPE.

En quoi est-il intéressant pour une petite société de candidater au label ?

Ce sont les entreprises labellisées qui en parlent le mieux. Chaque année, nous réalisons auprès d'elles une étude consacrée aux impacts du label. La moitié d'entre elles observe un changement de la perception de ses clients à leur égard et le tiers estime que le label a contribué à leur ouvrir des opportunités commerciales. De notre coté, nous constatons, en effet, que le label est assez reconnu en B to B, y compris à l'international. En particulier, de grandes entreprises - notamment dans le luxe- considèrent ce label comme un gage de qualité qui peut devenir un critère dans le choix d'un fournisseur. En outre, l'étude menée auprès des entreprises montre que le label a aussi des impacts dans un autre domaine, celui des ressources humaines. Il constitue un facteur d’attractivité qui aide à recruter de nouveaux collaborateurs et contribue à fidéliser les salariés qui sont attachés à cette reconnaissance.

L'objectif de 2 500 entreprises labellisées en 2025 fixé par le gouvernement sera-t-il atteint et quelles sont les autres priorités du label ?

Cette année, à l'occasion des 20 ans du label, le ministère de l'Economie a programmé plusieurs événements, afin d’accroître sa notoriété auprès du grand public, encore trop limitée. Par ailleurs, nous continuons de poursuivre l'objectif fixé par la stratégie nationale en faveur des métiers d'art lancée en 2023. Il s'agit de toucher le plus grand nombre possible d'entreprises qui pourraient prétendre à la labellisation mais ne le font pas. En particulier, nous travaillons avec la CMA, Chambre des métiers et de l'artisanat et ses antennes régionales qui repèrent ces entreprises et peuvent les accompagner dans leur démarche de labellisation. En parallèle, nous avons amélioré le processus d'obtention du label en fixant un délai maximal de six mois pour l'obtention d'un avis sur une candidature et en garantissant la transparence sur ses motivations. En revanche, pour l'instant, les critères mêmes du label demeurent inchangés. Nous conservons l'objectif de 2 500 entreprises labellisées qui avait été fixé par le gouvernement. Si ce n'est pas en 2025, ce sera en 2026.