Un nouveau lieu d'accueil et des projets pour le marais de Vesles-et-Caumont
La nouvelle maison du marais de Vesles-et-Caumont, dans le Laonnois, vient d'être inaugurée. L'association La Roselière, en charge de la gestion de cet espace de nature, ne manque pas de projets avec en premier lieu le doublement de la surface de la réserve naturelle protégée.
C'est un nouveau lieu totem d'accueil des visiteurs du marais de Vesles-et-Caumont. La maison du marais vient tout juste d'être inaugurée et l'association La Roselière, qui est en charge de la gestion du site et de sa réserve naturelle protégée, s'y est installée. «Cette maison est un outil indispensable pour assumer pleinement notre double vocation : la préservation de ce patrimoine naturel unique et la transmission aux générations futures», souligne Bernard Foucault, président de La Roselière. Ce dernier rappelle que le projet de création d'une maison du marais ne datait pas d'hier puisque l'idée a germé dès les années 2000.
Un lieu d'accueil et de sensibilisation au marais
«Cette maison est devenue notre cœur battant, un lieu d'accueil dans d'excellentes conditions pour notre personnel, et avec trois pôles identifiés : l'un administratif, un autre technique pour l'accueil de stagiaires et surtout un pôle pour l'accueil du public, ce que nous faisons avec les activités pédagogiques réalisées en lien avec le regroupement scolaire de Pierrepont et avec les mercredis récréatifs, avec la communauté de communes du Pays de la Serre, détaille le président. Et ça n'est qu'une étape puisque nous prévoyons de créer un nouveau sentier pédagogique pour accueillir davantage de public». Le montant de l'investissement pour cette maison se monte à 568 000 euros.

Les différents acteurs présents, tous soutiens financiers du projet et de l'association à savoir l’État (qui a versé 200 000 euros dans le cadre du plan de relance) représenté par Fanny Anor, préfète, le département (qui a attribué 100 000 euros) représenté par Pierre-Jean Verzelen et le Pays de la Serre (qui a abondé de 10 000 euros) représenté par sa présidente Carole Ribeiro, ont salué son action.
D'autant que le marais est un espace naturel riche de sa biodiversité mais qui nécessite un entretien constant. Cette tourbière est par ailleurs très sensible au changement climatique et notamment au manque d'eau. «En 2022, il y a eu une sécheresse qui a été très clairement ressentie, relate Sébastien Lecuyer, conservateur du marais et salarié de La Roselière. Quand la tourbe n'est plus immergée et se retrouve à l'air libre, elle se dégrade de façon irréversible, nous avons du terreau et au lieu d'avoir une tourbe bien fibreuse et des plantes protégées, nous avons des champs d'orties».
Un doublement de la réserve naturelle en 2026
Le grand projet de l'année 2026, qui suit son cours d'un point de vue administratif, va consister au doublement de la surface protégée du marais, passant de 108 ha actuellement à 224 demain. «Cela en fera la plus grande réserve naturelle protégée de tourbière des Hauts-de-France, un projet qui ancre notre rôle dans l'excellence environnementale régionale», salue Bernard Foucault. *
Ce doublement de la surface est activement soutenu par l’État et va permettre de protéger et restaurer d'autres milieux, sur cette partie nord des marais, qui fait partie d'un ensemble de 3600 ha de marais, qui s'étendent de Vesles à Sissonne. «L'Aisne a un patrimoine historique incroyable mais ce département a aussi un patrimoine naturel important qu'il faut préserver et faire connaître à tous», souligne Fanny Anor, préfète de l'Aisne, tout en rappelant que l'Etat soutient l'association chaque année pour son budget de fonctionnement.
Ce marais reste en effet méconnus des habitants de Vesles et du Pays de la Serre. «Il est un patrimoine trop peu connu ou pas toujours visité, confirme Pierre-Jean Verzelen, conseiller départemental et sénateur. La Roselière et la réserve, c'est une écologie qui me va bien je dirais, c'est concret, on voit comment ça fonctionne et à quoi cela sert. Et l'Aisne a la particularité et la chance d'avoir trois réserves nationales dont celle-ci, les Landes de Versigny et le marais d'Isle à Saint-Quentin».
L'idée de développer un tourisme autour de cette biodiversité rassemble les acteurs présents. «Nous attendons la prochaine étape pour le doublement de la réserve naturelle, avec l'enquête publique et nous continuerons à soutenir la biodiversité du secteur qui va du Busard des roseaux qui est un oiseau au vertigo des moulins, un petit escargot de quelques millimètres, précise Carole Ribeiro, présidente du Pays de la Serre. Il y a un tourisme vert et écologique à créer dans les prochaines années». Une carte à jouer pour le territoire...