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Un quatrième village de la construction à Grand-Quevilly pour Lhotellier

Le groupe Lhotellier a inauguré son quatrième village de la construction, ce 17 octobre à Grand-Quevilly. Objectif : créer des synergies et innover.

"C'est ma passion du métier et une véritable frustration qui sont à l'origine de ces villages" note Paul Lhotelllier, président du groupe éponyme. © Aletheia Press / L. Brémont
"C'est ma passion du métier et une véritable frustration qui sont à l'origine de ces villages" note Paul Lhotelllier, président du groupe éponyme. © Aletheia Press / L. Brémont

Un, deux, trois… et quatre ! Ce 17 octobre à Grand-Quevilly, le groupe Lhotellier a inauguré son quatrième village de la construction. «Aujourd'hui, nous regardons une graine semée dans la terre qui agrandi et porté ses fruits», se réjouit Paul Lhotellier, président du groupe éponyme, basé à Blangy-sur-Bresle

Derrière la métaphore, se cache un projet de longue haleine qui signe la réhabilitation de la friche industrielle Akzo Nobel. Un choix d'implantation qui ne doit rien au hasard. «Après une discussion avec Nicolas Mayer-Rossignol sur le verdissement des villes, je me suis demandé comment je pouvais agir concrètement, en tant qu'entrepreneur», se souvient le président du groupe. Sur le site de 11 hectares, on retrouve les différents métiers du groupe. «Chaque filiale menait son activité de son côté et j'ai voulu faire disparaître ce cloisonnement pour créer de véritables synergies et innover pour construire différemment», développe Paul Lhotellier.

Se sont donc installés Révobéton, producteur de béton bas carbone, qui fonctionne en synergie avec RDE, qui recycle des matériaux minéraux issus des chantiers de déconstruction. Environ 1 500 tonnes de granulats recyclés ont été utilisés depuis le début de l'année. «Nous aurions pu en utiliser 6000 tonnes sur cette période mais le problème est de capter ces matériaux», Stevens Voisin, responsable d'exploitation de Révobéton. Pour fabriquer le béton bas carbone, la filiale dispose d'un bel outil. «La centrale a une capacité de 50 000 m3 à l'année, rebondit Stevens Voisin. Sa capacité de malaxage est de 2,5 m3, et nous avons cinq silos.»

Après Alizay, Longueau (80) et Abbeville (80), c'est à Grand-Quevilly que le groupe Lhotlllier installe un village de la construction. © Aletheia Press / L. Brémont

Plastiques recyclés et constructions modulaires

D'autres filiales sont présentes comme LSTP, agence de travaux publics, Ateclab, laboratoire de contrôle, JPL, atelier de maintenance des engins TP, ainsi que le service foncier et réglementaire du groupe Lhotellier. Mais des entreprises extérieures sont aussi accueillies. C'est le cas de NPV, Normandie Plastique Valorisation, qui recycle des plastiques PVC complexes.

«TH groupe devrait aussi nous rejoindre prochainement», note Sébastien Sacavin, membre du directoire Lhotelllier. L'enterprise fabrique, au sein de ses usines, des espaces de vie modulaires. En délocalisant et en industrialisant la fabrication de bâtiments, elle standardise et simplifie les process. «Depuis 2014, elle a fabriqué 1 500 modules et son carnet de commandes est en plein en 2026», précise Sébastien Sacavin qui rappelle qu'un partenariat entre les deux groupes a été signé il y a quelques mois.

Changer les mentalités

Avec ce village de la construction, Paul Lhotellier veut participer à changer les mentalités en profondeur. «C'est ma passion du métier et une véritable frustration qui sont à l'origine du projet. Alors que nous possédons de véritables savoir-faire, on tire vers le bas toute notre profession en imposant de construire toujours moins cher». Un impératif économique qui n'est pas toujours vertueux écologiquement et comporte des dangers. Et Paul Lhotellier de citer des accidents sur des chantiers dus à des entreprises qui rognent sur la sécurité.

Une analyse partagée par Christophe Bidaud, architecte. «Nos clients ne vendent plus des logements mais des placements financiers», souligne-t-il. Une vision qui doit aboutir à envisager des F3 de 54 m² pour une famille de quatre personnes. «Obliger les gens à vivre dans des espaces réduits, c'est un germe de tensions sociales», relève l'architecte. Lequel estime que «nous devons collectivement concevoir des espaces de vie plus abordables et qui seront donc plus vertueux. C'est ainsi que nous engerons une véritable transition.» Un vaste programme qui implique un changement de vision et de pratiques… a tous les niveaux.

Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont