Économie
Verdun, un investisseur asiatique et des réactions en chaîne
Le projet porté par T&T Foods cristallise les réactions en Meuse. À l’heure où le projet d’implantation d’une usine agroalimentaire sur la zone de Baleycourt progresse et où les élus se réjouissent, le président de la CCI Meuse Haute-Marne s’agace face au scepticisme observé par certains commentateurs.

Un investissement et une fake news sur les réseaux sociaux. Voilà comment résumer la situation alors que la semaine s’annonçait parfaitement ensoleillée en Meuse. Alors que le 1er octobre, le préfet de la Meuse accueillait, en préfecture, l’ambassadeur du Vietnam en France pour une séance de travail portant sur «les opportunités de coopération bilatérale dans les domaines culturel, éducatif, et industriel», la journée s’est poursuivie à Verdun où les élus étaient conviés à l’hypermarché Carrefour pour l’inauguration du nouvel espace consacré aux produits alimentaires asiatiques en présence de l’ambassadeur et du directeur Europe de Carrefour. Un événement orchestré par Khiem Khen Thanh Nhat, le patron du groupe T&T Foods. Au-delà de cette inauguration, c’est bien l’officialisation du rapprochement entre Verdun et l’Asie qui s’est révélé au grand jour. Et pour cause, initié depuis trois ans, le projet d’installation d’une usine agroalimentaire sur la Zone de Baleycourt avance et entre désormais dans sa dernière ligne droite. Après la signature du compromis de vente en décembre 2024 avec la CCI Meuse Haute-Marne qui était alors propriétaire du foncier, l’heure est aux études de sols avant la pose de la première pierre qui devrait avoir lieu au premier semestre 2026.

© Grand Verdun. Photo prise en Chine, fin septembre, pendant le voyage de Samuel Hazard, le maire de Verdun, parti à la rencontre des Autorités et des investisseurs chinois.
Non pas un mais des investisseurs prêts à s’engager
L’entrepreneur
franco-vietnamien a prévu d’investir 10 millions d’euros dans ce
projet qui pourrait se solder par la création d’une centaine
d’emplois à l’horizon 2027… mais ce n’est pas tout. Séduit
par Verdun, il souhaite y créer une dynamique en y associant des
investisseurs sud-coréens et chinois via le consortium Seytan Asian
Food. C’est pour cette raison que le président de l’agglomération
du Grand Verdun, Samuel Hazard, s’est rendu fin septembre avec une
délégation en Chine pour rassurer les autorités et leur redire
l’engagement des acteurs locaux pour faciliter l’accueil de ces
futurs investisseurs. Une stratégie payante puisque plusieurs se
sont d’ores et déjà montrés intéressés dont le numéro 1 de la
sauce Soja. Face à un marché en pleine croissance, Verdun pourrait
ainsi devenir le lieu d’accueil non pas d’une usine, mais bien
d’une filière. Si du côté du Nord meusien, tous les voyants sont au
vert, force est de constater que le scepticisme observé sur les
réseaux sociaux ces derniers jours a fortement agacé les acteurs
économiques, avec à leur tête, le patron de la CCI qui dénonce
«les
commentaires des détracteurs qui brandissent un pseudo-projet
d’implantation avorté, il y a une dizaine d’années du côté de
la gare Meuse TGV»
tout en insistant sur «la
crédibilité, et la fiabilité»
de ce projet. La mise au point faite, il rappelle que le projet porté
par T&T Foods «est
une chance pour le territoire. À
bon entendeur».