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L'économie circulaire, pierre angulaire de DS Smith

L'activité des usines et leur impact sur l'environnement sont pour beaucoup inscrites dans leurs politiques de développement. Chez le papetier DS Smith, l'économie circulaire fait partie intégrante de sa stratégie, le site de Contoire- Hamel investit massivement pour réduire ses émissions et ses consommations d'énergies.

Matthieu Château, directeur général de DS Smith. © Cyrille Struy
Matthieu Château, directeur général de DS Smith. © Cyrille Struy

La fabrication du papier est une activité historique du village de Contoire-Hamel dans la Somme. Son moulin à papier a commencé à tourner il y a 240 ans, le site est toujours une papeterie aujourd'hui sous l'étendard de DS Smith, et la meule d'origine y a encore sa place à l'entrée de l'usine. Contoire-Hamel se nomme désormais Trois-Rivières depuis sa fusion en 2019 avec les deux communes de Pierrepontsur- Avre et Hargicourt, puis très récemment il y a trois mois, le groupe anglais est passé sous la houlette de l'américain International Paper. DS Smith a cependant conservé son nom pour ses activités européennes, il poursuit surtout sa politique de transition vers une économie circulaire à faibles émissions carbone, actée sur le papier en 2020 par la stratégie de développement durable Aujourd'hui & Demain.

Depuis 2017, Matthieu Château dirige l'usine DS Smith Packaging de Contoire- Hamel. Elle emploie 240 personnes, elle affiche un chiffre d'affaires de 90 M€, elle a une capacité de production de 72 000 tonnes de papier par an et de 180 millions de m2 de cartons ondulés, l'activité cartonnerie ayant démarré après la Seconde Guerre mondiale. De par son industrie, Matthieu Château estime que «DS Smith est intrinsèquement un acteur de l'économie circulaire». En ce sens que la papeterie est elle-même une unité de recyclage à 100% : «Nous recyclons 200 tonnes de déchets par jour pour fabriquer nos bobines de papier, précise-t-il. Quant aux emballages en carton, ils se recyclent à l'infini, a-t-on l'habitude de dire. Dans la pratique ils se recyclent sept à huit fois. Le carton est d'ailleurs un des matériaux les plus recyclés, son taux de collecte est de 95% en France, plus que le plastique». Le plastique fait justement partie des 3% de déchets ultimes qui ne sont pas encore recyclables au bout de la chaîne de production de l'entreprise, «mais nous y travaillons aussi, souligne le directeur général, nous avons déjà réduit une bonne partie de nos enfouissements et nous cherchons maintenant à valoriser en combustibles ces derniers déchets ultimes».

L'investissement récent de 4,5 M€

La politique de transition vers une économie circulaire se met donc en place depuis plusieurs années et les aménagements engagés portent leurs fruits. En 2018, une turbine électrique a été installée en collaboration avec Dalkin : «Sa production électrique durant cinq mois d'hiver est revendue sur le réseau Enedis, explique Matthieu Château. La récupération des fumées des deux chaudières permet à la fois de produire de la vapeur pour notre process de production et de chauffer les bâtiments». Depuis 2021, l'installation d'une chaudière biogaz produit également de la vapeur et permet d'économiser 900 tonnes de CO2 à l'année. Depuis 2023, la construction d'un bassin supplémentaire sur la station d'épuration, doublée d'un méthaniseur à la sortie de la station améliorent la qualité de l'eau tout en produisant de l'énergie.

Le dernier gros investissement en date : la nouvelle hotte pour la sécherie.

Mais le plus gros investissement de DS Smith en la matière est la nouvelle hotte pour sa sécherie et sa tour de récupération d'énergies à trois étages, tout juste inaugurées en février. Un équipement de 4,5 M€ qui permet de récupérer 140 md'eau de condensation par jour, de réduire la consommation de gaz de 20% et de diminuer les émissions de CO2 de 5 000 tonnes par an, soit une baisse des émissions totales de 20% également. «Ces investissements directement liés à la politique de développement durable du groupe sont positifs en tous points, poursuit le directeur du site. Ils participent bien sûr à la diminution des impacts sur l'environnement, nous sommes aussi contraints de le faire, nos relations permanentes et en bonne intelligence avec la Dreal amènent ainsi à la baisse des émissions de CO2 d'année en année. Dans le même temps, ces aménagements font baisser nos coûts, ils améliorent la qualité de notre papier, ils motivent tous les salariés dont les conditions de travail sont meilleures, ceux-ci évoluant dans une atmosphère beaucoup moins humide et plus sécurisée».

Quand DS Smith s'implique dans un outil de production plus respectueux de l'environnement, il investit dans une papeterie plus moderne et plus performante. Il investit tout autant dans la pérennité du site, l'avenir de l'usine et de ses salariés.