Une nouvelle ligne pour relancer Mousline

«Si Mousline avait été créée par Nestlé il y a plus de 60 ans, elle est aujourd'hui 100% française et autonome. L'usine de Rosières-en-Santerre est donc le premier site français de production de flocons», rappelle le président Philippe Fardel. Lui-même a été directeur général de Nestlé Waters Bénélux mais il a fait le choix de rejoindre une entreprise Mousline émancipée. Il est certain que la marque jouit d'une grande notoriété en France et même d'un véritable attachement affectif. «La marque est la valeur première de l'entreprise», confirme Philippe Fardel. Il entend cependant relancer cette marque qui avait pu se sentir délaissée un temps, il se plaît déjà à interagir avec le territoire et tous ses acteurs, alors que Nestlé gardait plutôt ses distances. Le mot clé est même «local, local et local».

Car la politique d'ouverture du renouveau Mousline est en premier lieu le rapprochement avec les producteurs locaux : «Un partenariat a été conclu avec un groupement de 150 agriculteurs. Ainsi 100% de nos pommes de terre sont françaises, 70% proviennent des producteurs dans un rayon de moins de 30 km, les 30% restants arrivent de moins de 200 km». Le président précise : «Avec eux, nous travaillons également en recherche et développement sur de nouveaux plans et des nouvelles variétés de pommes de terre. L'ambition est toujours de proposer une purée de meilleure qualité, mais aussi de participer à une nouvelle agriculture moins consommatrice d'eau notamment». Mousline place en effet la transparence, l'engagement, l'environnement et plus généralement la politique de Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) au coeur de ses enjeux stratégiques.

La nouvelle ligne en septembre 2026

C'est tout l'objet de son projet de création d'une nouvelle ligne de production. Un investissement de 18,5 millions d'euros (avec les aides de la région, du département, de la Bpi) est engagé pour une mise en fonctionnement en septembre 2026. Philippe Fardel expose : «L'objectif est de diminuer la consommation d'eau de 60% et la consommation de vapeur de 20%, grâce à la réduction du nombre d'équipements, l'installation d'un nouveau groupe froid pour le refroidisseur, l'implémentation [ndlr : programmes sur ordinateur] de systèmes de récupération d'énergie au niveau du peleur et des sécheurs». Cette nouvelle ligne a même pour vocation de remplacer à elle seule quatre anciennes lignes énergivores. Elle aura aussi pour avantages de réduire les coûts de maintenance, d'optimiser les coûts de production, d'améliorer la maîtrise du procédé de fabrication dans lequel l'additif E471 sera par ailleurs éliminé.

Le président n'oublie pas : «Le confort du personnel sera lui aussi amélioré du fait du cloisonnement de la ligne. Nous pourrons alors maîtriser la température et l'hygrométrie dans l'usine». Mousline pense ainsi à un avenir raisonné, au sein de son usine déjà neutre en carbone depuis la mise en service en 2012 de sa chaudière biomasse, avec une politique zéro déchet, une relocalisation de toutes ses matières premières en France (lait, beurre...), et la préservation dans le futur de son ingrédient de base : la pomme de terre. De ce fait, le producteur français de purée en flocons garde un oeil attentif sur les besoins des nouvelles usines de fabrication de frites (Agristo, Ecofrost, Clarebout...) qui concentreront pas moins de 1 500 tonnes de pommes de terre dans les trois prochaines années.