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A Carcassonne, un exercice militaire d'ampleur, "rassurant" à l'heure des tensions internationales

Les commerçants de la cité médiévale de Carcassonne ouvrent à peine boutique, vendredi matin, que des soldats du 3e régiment de parachutistes d'infanterie de marine (RPIMa) déboulent entre les camions de livraison pour repousser un ennemi fictif, un exercice jugé "rassurant" par les habitants.

Voilà trois jours que 800 militaires et une centaine de véhicules blindés de ce régiment progressent au sol et dans les airs depuis Narbonne, à une soixantaine de kilomètres à l'est, pour repousser la force ennemie qui s'est emparée de la préfecture de l'Aude, dans le cadre de l'exercice "Cathare 2025".

Ukraine, Moyen-Orient... Les tensions internationales donnent un écho particulier aux détonations, ce vendredi matin. "C'est super chouette parce qu'ils s'entraînent. On se sent protégés. Surtout avec tout ce qui se passe", raconte Sylvie Cottun, retraitée de 62 ans, qui a eu la surprise de se retrouver tenue en joue par un fusil d'assaut alors qu'elle sortait de sa Twingo bleu délavé.

"Il y a un vrai enjeu de ce côté-là", concède le colonel Colomban de Poncharra, à la tête du 3e RPIMa et des opérations du jour. "L'armée n'attend pas que la situation dégénère pour se préparer, mais on ajuste forcément nos tactiques et nos procédures aux situations qu'on rencontre" sur les terrains d'opérations.

"C'est vraiment une manœuvre de combat, de guerre, dans un scénario de haute intensité, et il est important, je pense, que les Français se rendent compte que leur armée est prête", ajoute le colonel.

Impressionnant

Après une demi-heure de stationnement au coeur de la cité-forteresse classée à l'Unesco, le temps de "se réarticuler" (comprendre, en jargon militaire, se redéployer), des dizaines de parachutistes dévalent les remparts au pas de course, avant de franchir un gué – le seul point de passage encore accessible après un tir d'artillerie imaginaire ayant détruit les deux derniers ponts enjambant la rivière Aude – vers le quartier de la Bastide.

Intersection après intersection, ils prennent alors le contrôle de la ville, réalisant l'un des objectifs de l'exercice d'entraînement en milieu urbain. Ils repoussent leurs adversaires, incarnés par quelque 150 réservistes, par de courtes rafales, devant des habitants qui filment aux fenêtres l'hélicoptère qui vrombit à basse altitude.

"32, décrochez! 33, en avant!", lance un officier à deux groupes de dix parachutistes. La sueur perle au soleil sur le maquillage de camouflage qui orne tous les visages.

"Avec l'actualité, c'est un peu impressionnant", dit Audrey, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille et se dirige vers le parc pour y jouer avec ses deux enfants. "D'habitude, on les voit se promener, mais là, avec les armes, le maquillage et tout l'attirail... Bon, on dit aux enfants qu'ils s'entraînent pour un spectacle, ça marche bien."

Feu nourri

L'étau se resserre autour de la place Carnot, au centre du quartier, où la force ennemie a établi son poste de commandement, sans que cela inquiète les clients aux terrasses des cafés. 

"C'est un peu angoissant, mais ça ramène du monde. Les gens sont curieux de venir voir", explique Pascale Arpin, 58 ans, qui y tient une boulangerie avec son mari. "Les touristes sont impressionnés, mais c'est rassurant."

Soudain, les tirs, sporadiques jusque-là, s'intensifient. Un long face à face s'engage dans deux des rues attenantes, avant qu'un groupe d'intervention ne déboule en direction du poste de commandement adverse, arrosant les officiers adverses d'un feu nourri.

Leur chef s'agenouille, les mains sur la tête. "Pour eux, c'est la fin de la guerre", se félicite le colonel de Poncharra. Au loin, quelques détonations continuent de retentir. "Le régiment est en train de stabiliser la situation pour être certain qu'il n'y a pas d'ennemis résiduels"

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Némésis, Eros... Quand l'extrême droite s'invite dans des combats emblématiques de la gauche

Après le 8-Mars, la Marche des fiertés: des collectifs d'extrême droite s'invitent dans les cortèges de grandes manifestations pour les droits des femmes ou des personnes LGBT+ malgré l'opposition des organisateurs. Une stratégie "parasitaire" qui vise à escamoter les revendications progressistes, selon des spécialistes.

"On est en plein dans l'+agit-prop+, l'agitation propagande: l'objectif est de faire beaucoup de bruit avec peu de moyens", relève pour l'AFP Tristan Boursier, chercheur associé au centre de recherches politiques (Cevipof).

"Aller dans ces manifestations, les parasiter et se faire refouler ou se faire mal accueillir, c'est ce que recherchent ces groupes, qui ne représentent pas beaucoup de monde dans les faits", ajoute-t-il. "C'est une stratégie de communication qui n'est pas nouvelle mais se renforce".

Inconnu du grand public, le collectif Eros, qui défilera samedi à Paris lors de la Marche des fiertés, n'en est pas à son coup d'essai. Ce groupe, qui se présente comme "gay patriote" et entend lutter contre les "dérives LGBT et multiculturelles", s'était déjà invité à la "Pride" 2024.

Une dizaine de personnes avaient brandi des pancartes avant d'être repoussées par des manifestants. "Ce n'est que le début", avait prévenu Yohan Pawer, meneur du collectif et ex-candidat du parti d'Eric Zemmour. Sollicité par l'AFP, il n'a pas donné suite. 

Depuis la dissolution en 2021 du groupe d'ultradroite Génération identitaire (GI), "le milieu identitaire a adopté une stratégie extrêmement souple, qui consiste à se mobiliser sous des formes nouvelles, a priori non risquées d'un point de vue juridique", analyse pour l'AFP Jean-Yves Camus, spécialiste de l'extrême droite.

"Plutôt que de militer dans une organisation centralisée et monothématique, sur l'immigration" et de risquer une nouvelle dissolution, "ils essayent de faire du bruit sur des causes a priori pas immédiatement associées aux idées qu'ils portent", décrypte-t-il.

Les méthodes d'Eros ressemblent à celles du collectif identitaire Nemesis. Le 8 mars, une cinquantaine de femmes de ce groupe présidé par Alice Cordier avaient défilé à l'écart du cortège parisien, lors de la Journée internationale des droits des femmes.

Des associations féministes et des syndicats avaient accusé Némésis de "bordéliser (les) manifestations". Des accusations reprises dans une tribune publiée mercredi par des militants LGBT+ qui reprochent à l'extrême droite de "s’approprier des espaces construits par et pour celles et ceux qu’elles ont toujours marginalisés — afin de les annihiler de l’intérieur". 

Détournement

La présidente de Némésis affirme représenter des victimes "qui ne se sont pas senties écoutées quand elle ont été victimes de violences, par d'autres associations, sous réserve d'idéologie".

"Le féminisme a été pendant des dizaines d'années l'apanage de la gauche et la gauche ne se rend pas compte aujourd'hui qu'il y a des enjeux nouveaux, notamment au niveau de la question migratoire", dit Alice Cordier à l'AFP, déplorant que les membres du collectif se fassent "toujours frappées et agressées".

Tristan Boursier y voit "une rhétorique du retournement", commune aux collectifs identitaires, consistant à "retourner le sens du progressisme" en disant "que les vrais racistes sont les antiracistes, les vrais ennemis des femmes sont les féministes, etc." et "en se plaçant en victimes". 

Il s'agit d'une "stratégie de détournement de mobilisation" doublée d'"une stratégie médiatique", abonde Jean-Yves Camus. "S'ils sont 10 ou 20, dans la multitude des personnes qui vont défiler, c'est une goutte d'eau" mais "le risque, c'est que soit accordée à ce collectif une attention disproportionnée par rapport à ce qu'il représente". 

Or, ces groupes sont des "coquilles vides", selon Magali Della Sudda, chercheuse au CNRS. "C'est la réplique de la stratégie de la Manif pour tous: on crée des groupes qui ont une existence quasi-exclusivement virtuelle puis on les fait exister par le truchement de réseaux sociaux et de médias proches de ces sensibilités politiques."

"Leur stratégie consistait jusqu'à présent à entrer dans les cortèges de manière imprévue pour mettre en scène des altercations", ajoute-t-elle. "Aujourd'hui, ils annoncent en amont qu'ils vont venir de manière à ce que les médias, au lieu de se focaliser sur le contenu des revendications des organisations qui appellent à manifester, se focalisent sur leur venue." 

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