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Les familles et les avocats des deux Français détenus en Iran depuis trois ans, Cécile Kohler et son compagnon Jacques Paris, ont dénoncé vendredi leur "disparition forcée" après le bombardement lundi par Israël de la prison d'Evine à Téhéran, où ils étaient détenus.
"Nous ignorons tout du sort de Cécile et Jacques, nous ignorons s'ils sont encore vivants, nous ignorons où ils sont", a alerté lors d'une conférence de presse la sœur de Cécile, Noémie Kohler, qui a réclamé "une preuve de vie immédiatement".
"Etant donné la gravité de la situation, je m'exprime aujourd'hui face à vous pour la première fois car j'ai peur pour la vie de mon père", âgé de 72 ans, a renchéri Anne-Laure Paris, la fille de Jacques. "On est face à un cas d'urgence vitale".
Le pouvoir judiciaire iranien a annoncé mardi avoir "transféré" vers d'autres prisons de la province de Téhéran des détenus d'Evine, sans en préciser le nombre ou l'identité, au lendemain d'une frappe israélienne sur ce pénitencier de la capitale, qui a fait des morts.
"A l'heure où l'on se parle, Cécile et Jacques, otages d’État détenus arbitrairement de façon cruelle et inhumaine en Iran, sont portés disparus. En droit, c'est une disparition forcée", a affirmé l'avocate de leurs familles, Chirinne Ardakani.
"Ils peuvent aussi bien avoir été transférés dans une autre prison (...) Ils peuvent être sous des décombres", ou ils pourraient avoir été déplacés "dans des lieux de détention clandestins", a-t-elle poursuivi.
Des photos du complexe pénitentiaire d'Evine fournies par le site du pouvoir judiciaire iranien, Mizan Online, montrent des murs éventrés, des plafonds effondrés et des tas de gravats en train d'être déblayés par des pelleteuses.
Les autorités françaises ont "eu l'assurance" que les deux Français "n'ont pas été blessés" dans la frappe israélienne de lundi, a indiqué mercredi le ministre délégué au Commerce extérieur et des Français de l'étranger, Laurent Saint-Martin.
Mais "cette information vient des autorités iraniennes", ce qui est "loin d'être une garantie", a réagi Noémie Kohler, dont le dernier contact avec sa sœur remonte au 28 mai.
Les familles et leurs avocats ont pressé vendredi le ministère français des Affaires étrangères de "plaider en faveur d'une exfiltration pour cause de force majeure".
"Nous nous saisirons avec nos clients de toutes les voies judiciaires pour faire respecter le droit à la vie de Cécile et Jacques", notamment auprès de la justice française, "compétente pour sanctionner ce qui est aujourd'hui un crime qui se rapproche d'un enlèvement", a souligné Mme Ardakani.
Professeure de lettres âgée de 40 ans, Cécile Kohler, originaire de l'est de la France, et son compagnon Jacques Paris, professeur retraité de mathématiques, avaient été arrêtés le 7 mai 2022, au dernier jour d'un voyage touristique en Iran, et accusés d'"espionnage". Paris les considère depuis comme des "otages".
dab/sva/sba
Les commerçants de la cité médiévale de Carcassonne ouvrent à peine boutique, vendredi matin, que des soldats du 3e régiment de parachutistes d'infanterie de marine (RPIMa) déboulent entre les camions de livraison pour repousser un ennemi fictif, un exercice jugé "rassurant" par les habitants.
Voilà trois jours que 800 militaires et une centaine de véhicules blindés de ce régiment progressent au sol et dans les airs depuis Narbonne, à une soixantaine de kilomètres à l'est, pour repousser la force ennemie qui s'est emparée de la préfecture de l'Aude, dans le cadre de l'exercice "Cathare 2025".
Ukraine, Moyen-Orient... Les tensions internationales donnent un écho particulier aux détonations, ce vendredi matin. "C'est super chouette parce qu'ils s'entraînent. On se sent protégés. Surtout avec tout ce qui se passe", raconte Sylvie Cottun, retraitée de 62 ans, qui a eu la surprise de se retrouver tenue en joue par un fusil d'assaut alors qu'elle sortait de sa Twingo bleu délavé.
"Il y a un vrai enjeu de ce côté-là", concède le colonel Colomban de Poncharra, à la tête du 3e RPIMa et des opérations du jour. "L'armée n'attend pas que la situation dégénère pour se préparer, mais on ajuste forcément nos tactiques et nos procédures aux situations qu'on rencontre" sur les terrains d'opérations.
"C'est vraiment une manœuvre de combat, de guerre, dans un scénario de haute intensité, et il est important, je pense, que les Français se rendent compte que leur armée est prête", ajoute le colonel.
Impressionnant
Après une demi-heure de stationnement au coeur de la cité-forteresse classée à l'Unesco, le temps de "se réarticuler" (comprendre, en jargon militaire, se redéployer), des dizaines de parachutistes dévalent les remparts au pas de course, avant de franchir un gué – le seul point de passage encore accessible après un tir d'artillerie imaginaire ayant détruit les deux derniers ponts enjambant la rivière Aude – vers le quartier de la Bastide.
Intersection après intersection, ils prennent alors le contrôle de la ville, réalisant l'un des objectifs de l'exercice d'entraînement en milieu urbain. Ils repoussent leurs adversaires, incarnés par quelque 150 réservistes, par de courtes rafales, devant des habitants qui filment aux fenêtres l'hélicoptère qui vrombit à basse altitude.
"32, décrochez! 33, en avant!", lance un officier à deux groupes de dix parachutistes. La sueur perle au soleil sur le maquillage de camouflage qui orne tous les visages.
"Avec l'actualité, c'est un peu impressionnant", dit Audrey, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille et se dirige vers le parc pour y jouer avec ses deux enfants. "D'habitude, on les voit se promener, mais là, avec les armes, le maquillage et tout l'attirail... Bon, on dit aux enfants qu'ils s'entraînent pour un spectacle, ça marche bien."
Feu nourri
L'étau se resserre autour de la place Carnot, au centre du quartier, où la force ennemie a établi son poste de commandement, sans que cela inquiète les clients aux terrasses des cafés.
"C'est un peu angoissant, mais ça ramène du monde. Les gens sont curieux de venir voir", explique Pascale Arpin, 58 ans, qui y tient une boulangerie avec son mari. "Les touristes sont impressionnés, mais c'est rassurant."
Soudain, les tirs, sporadiques jusque-là, s'intensifient. Un long face à face s'engage dans deux des rues attenantes, avant qu'un groupe d'intervention ne déboule en direction du poste de commandement adverse, arrosant les officiers adverses d'un feu nourri.
Leur chef s'agenouille, les mains sur la tête. "Pour eux, c'est la fin de la guerre", se félicite le colonel de Poncharra. Au loin, quelques détonations continuent de retentir. "Le régiment est en train de stabiliser la situation pour être certain qu'il n'y a pas d'ennemis résiduels"