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À Chevrières, Tereos fait vivre la dernière sucrerie de l'Oise

En pleine campagne sucrière, la sucrerie de Tereos est en pleine activité. Construite en 1864, l'usine a su se réinventer pour s'adapter aux enjeux environnementaux. En visite, Jean-Marie Caillaud, le préfet de l'Oise, a perçu les enjeux économiques de ce patrimoine industriel.

Au centre, Jean-Marie Caillaud, préfet de l'Oise, et à sa gauche, Hugues Maquin, directeur du site Tereos de Chevrières.
Au centre, Jean-Marie Caillaud, préfet de l'Oise, et à sa gauche, Hugues Maquin, directeur du site Tereos de Chevrières.

Deuxième groupe sucrier mondial, deuxième producteur mondial de protéines de blé, et troisième producteur européen de produits amylacés, Tereos affiche un chiffre d'affaires de 5,9 milliards d'euros. À Chevrières, l'un des huit sites industriels du groupe, et la dernière sucrerie de l'Oise, est en pleine activité en ce mois de décembre. La campagne a débuté en septembre et se terminera d'ici fin janvier. «À ses débuts, la sucrerie traitait 800 tonnes de betteraves par jour, aujourd'hui nous en traitons 12 000 pour produire du sucre cristallisé et du sirop», explique Hugues Maquin, directeur du site de Chevrières, qui emploie 160 collaborateurs permanents et 850 coopérateurs. À l'échelle du groupe en France, 43 millions de tonnes de matières premières sont transformées et 10 300 agriculteurs coopérateurs ont travaillé avec Tereos pour la campagne 2024/2025.

Dans l'Oise, cette sucrerie est l'un des cœurs du groupe Tereos, dont les marque emblématiques sont Béghin Say, La Pérruche, Sucreries de Bourbon, Guarani ou encore TTD. Cette année, la campagne va durer 130 jours, 24 heures/24, avec 550 camions en activité en moyenne par jour. Au total, le site industriel produit 1 200 tonnes de sucre par jour et transforme 20 000 hectares.

Enjeux environnementaux

Industrie qui par essence travaille en circuit court et travaille une matière première revalorisée, la sucrerie de Chevrières a pensé une politique de réduction de la consommation de l'eau et de l'énergie. Ainsi, le site utilise un mix énergétique dans le but d'optimiser l'énergie dans le process. Fonctionnant à 77% au gaz, le site utilise 2% d'électricité et 16% de gaz de pétrole liquéfié (GPL). Et grâce à une optimisation, entre 2017 et 2024, l'usine a baissé de 12% son énergie consommée durant la campagne betteravière.

Du côté de la consommation de l'eau, Tereos a investi, à Chevrières, dans la création d'un bassin de stockage d'eau condensée, stockant ainsi 65 000 m3 . Ce bassin permet de récupérer l'eau des process industriels et la stocker afin de nettoyer les sols, testes des machines ou irriguer les champs. Ce circuit de distribution d'eau permet donc de substituer une eau à une autre en fonction de sa qualité et limiter le recours à l'eau issue du milieu naturel (rivières, nappes phréatiques etc.). Grâce à ce procédé, l'usine de Chevrières a réduit de 30% sont eau de forage depuis 2018.

Un des trois centres mondiaux de production des fructo-oligosaccharides

La particularité du site Chevrières est qu'il est le seul site du groupe, et l'un des trois centres mondiaux en général, à produire des fructo-oligosaccharides (Fos) à chaîne courte, fibres solubles à propriété prébiotiques. Celles-ci sont valorisées par les clients industriels du groupe coopératif en alimentation humaine et animale et cosmétique. Ainsi, l'atelier fabrique des sucres liquides et des sucres invertis (composé de glucose et de fructose, obtenus par hydrolyse du saccharos).

Depuis plus de 20 ans, ce laboratoire fabrique ces Fos, le résultat de l'action d'une enzyme sur le saccharose issu des betteraves sucrières du site. «Ces fibres alimentaires solubles ont un intérêt sur le plan nutritionnel. Prébiotiques, elles servent de substrat aux bonnes bactéries du microbiote intestinal qui se développent ainsi, explique le responsable du laboratoire. Le marché des fibres solubles est en croissance dans le monde et ces fibres courtes correspondent aux tendances de consommation alimentaire dans le monde». Par exemple, Tereos commercialise ainsi Actilight®, à destination humaine, et Profeed® pour les animaux, depuis 20 ans. Ainsi, ces molécules à forte valeur ajoutée font également partie des axes de développement du groupe, qui a su développer une expertise historique sur ce sujet.