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À Dunkerque, Eqiom pratique la décarbonation du ciment depuis vingt ans

Depuis 20 ans, le cimentier utilise un co-produit d’ArcelorMittal pour réduire l’empreinte carbone de son produit. Une initiative pionnière célébrée le 4 juillet avec l’ensemble de l’écosystème portuaire.

Douze salariés, dont leur directeur Florian Sailliot, travaillent sur le granulateur et le centre de broyage d'Eqiom à Dunkerque. © Aletheia Press / ArnaudStoerkler
Douze salariés, dont leur directeur Florian Sailliot, travaillent sur le granulateur et le centre de broyage d'Eqiom à Dunkerque. © Aletheia Press / ArnaudStoerkler

«Nous voulons un acier vert et du ciment vert sur le port de Dunkerque». La déclaration de Franck Gonsse, conseiller régional des Hauts-de-France et secrétaire général de la CNTPA-CFDT, a donné le ton. Il s’exprimait ce vendredi 4 juillet devant une trentaine d’acteurs du Grand port maritime de Dunkerque, réunis pour célébrer les 20 ans du centre de broyage d’Eqiom. Une manière de rappeler que la transition écologique passe aussi par l’industrie portuaire. 

Le ciment vert ? L'usine en fabrique de longue date sur le littoral. Quand elle s'y implante en 2005, «personne ne parlait de quota de dioxyde de carbone et de décarbonation», a souligné Thierry Flament, directeur d'ArcelorMittal à Dunkerque. Pourtant, en avance sur son temps, «le projet en cochait toutes les cases». Son concept : utiliser un produit résiduel de la fabrication de la fonte, au cœur des hauts-fourneaux, pour le transformer en composant de son ciment afin d'en réduire l'empreinte carbone.

Concrètement, Eqiom récupère les laitiers sidérurgiques surnageant dans le métal en fusion, puis les refroidit brusquement dans un granulateur, situé à côté du haut-fourneau 3 d'ArcelorMittal. Le sable obtenu rejoint le centre de broyage d'Eqiom, à quelques mètres de distance, où il est tamisé, broyé et réduit en farine. Ce laitier moulu entre ensuite dans la composition de certains ciments d'Eqiom en remplaçant une partie de son clinker, un mélange essentiellement calcaire dont la production est très émettrice de carbone.

Économie durable et circulaire

«La production de ciment est à l'origine de 8% des émissions mondiales de dioxyde de carbone. D'où l'importance de continuer à produire ce ciment français moins carboné», a rappelé Florian Sailliot, directeur des centres de broyage d'Eqiom dans les Hauts-de-France et en Normandie. Un type de produit «de plus en plus recherché» par les sociétés du bâtiment et des travaux publics selon lui. Il se retrouve notamment dans le béton servant à fabriquer des socles d'éolienne, des aménagements portuaires comme des quais au Havre et à Dunkerque, ou encore les voussoirs formant le revêtement arrondis des tunnels du métro parisien.

Ce partenariat d'économie circulaire, conçu il y a vingt ans entre Eqiom et ArcelorMittal, semble donc plus que jamais d'actualité. Le groupe spécialisé dans les matériaux de construction injecte actuellement 315 millions d'euros dans sa cimenterie de Lumbres pour y produire, d'ici 2026, un ciment diminuant de 20% son empreinte carbone et de moitié sa consommation en eau.