Précarité
Caritas : comment les entreprises et les particuliers peuvent-ils s’engager ?
Association diocésaine reconnue d’utilité publique, Caritas vient en aide à des milliers de familles mosellanes. Ses besoins grandissent au même rythme que la précarité. Particuliers comme professionnels peuvent soutenir la structure à leur façon, à l’image des 120 bénévoles déjà investis. Le point avec Mickaël Erel, en charge de la communication et des partenariats.
Rappelez-nous comment est née Caritas et comment l’association se structure ?
Caritas a été créée en 1906, soit quarante ans avant le Secours Catholique, à une époque où l’Alsace et la Moselle étaient annexées par l’Allemagne, pays très avancé sur les questions sociales. Le fait que l’association soit régie par l’Évêché fait sa singularité.
En Moselle, Caritas est surtout connue pour son vestiaire solidaire, installé boulevard Paixhans depuis 2022. En 2026, nous y accueillerons plus de 7 000 bénéficiaires, soit 3 000 familles, un chiffre en constante augmentation malheureusement. Sur prescriptions d’une assistante sociale, ils viennent ici une fois tous les trois mois choisir des vêtements, une fois par mois pour les moins de trois ans (ils étaient 713 en 2025). Grâce à notre espace Cari’boutchou, ces derniers bénéficient également de matériel de puériculture, de jeux d’éveil, de couches et d'aide alimentaire (lait, petits pots…).
Nous avons par ailleurs des antennes à Bitche, à Lorquin, dans le Sud Mosellan, et à Sarreguemines où nous proposons, selon les sites, transport d’utilité sociale, ateliers cuisine, cours pour les allophones, dépannage d’aide alimentaire pour les moins de trois ans…
Enfin, nous venons de réhabiliter une maison à Petit-Réderching afin de développer de nouvelles activités dans le Pays de Bitche : vestiaire solidaire pour les 0-17 ans, ateliers pédagogiques, jardin solidaire…
Comment les particuliers peuvent s’impliquer auprès de Caritas ?
Ils peuvent venir étoffer notre équipe de 120 bénévoles, notamment au sein de notre vestiaire solidaire (tri des vêtements, accompagnement des bénéficiaires, approvisionnement des rayons…).
Les dépôts de vêtements sont devenus très conséquents ces derniers mois : nous en recevons 5 tonnes par semaine ! Beaucoup d’autres associations ont cessé cette activité et les gens ont tendance à nous déposer des articles qui ne sont pas dignes d’être mis en rayon (déchirés, tâchés, démodés…). Nous comptons sur le public pour trier au préalable et nous déposer uniquement des vêtements, chaussures ou linge de maison en bon é, qu'eux-mêmes seraient prêts à porter ou à utiliser.
En ce moment, nous manquons cruellement de vêtements chauds et de chaussures pour hommes, de vêtements et de couches pour bébé et de produits d’hygiène.
Les entreprises peuvent-elles agir également ?
Effectivement, elles peuvent organiser des collectes auprès de leurs salariés (notamment de produits d'hygiène) ou faire des dons. Je rappelle que nous fournissons un reçu fiscal pour qu’elles puissent déduire de leurs impôts 60% de la somme versée (75% pour les particuliers).
Ces dons sont essentiels pour nous. L’année dernière, un gros chèque de Demathieu Bard a presque couvert entièrement notre opération annuelle «Prenons soin d’elles» qui œuvre contre la précarité menstruelle. Nous avons pu ainsi distribuer à nos bénéficiaires 200 000 paquets de serviettes hygiéniques.

© Caritas/M. Erel. La remise d'un chèque par les responsables de la fondation Demathieu Bard Initiatives a permis d’acheter de nombreux paquets de protections périodiques pour l'opération «Prenons soin d’elles».
Certaines boutiques peuvent également nous donner leurs invendus, lors des changements de collection. Dans ce cas, nous leur faisons un reçu équivalent à la valeur marchande des produits. Cela nous aiderait beaucoup de développer ce type d’actions notamment avec les boutiques de chaussures. Nous avons également essayé de mobiliser les hôtels pour récupérer leurs draps ou leur linge de toilette, comme ils en changent régulièrement. Cela n’a pas été très concluant pour l’instant.
Toute aide est bonne à prendre en tout cas. La précarité ne cesse d’augmenter et face aux demandes très fortes, nous avons plus que jamais besoin de la mobilisation de tous.