Coup de projecteur sur la méthanisation en Côte-d’Or

GRDF et 24 partenaires ont organisé un Métha’Salon dans plusieurs villes de Bourgogne Franche-Comté. Le 26 mars, à Losne, en Côte-d’Or, plus de 300 agriculteurs ont été invité à venir échanger avec les acteurs de la filière de la méthanisation.

Nicolas Février (à gauche), exploitant en polyculture et éleveur dans le canton de Montbard, a sauté le pas de la méthanisation. A ses côtés, François Gaillard, conseiller collectivité territorial de Côte-d’Or. © Aletheia Press / Nadège Hubert
Nicolas Février (à gauche), exploitant en polyculture et éleveur dans le canton de Montbard, a sauté le pas de la méthanisation. A ses côtés, François Gaillard, conseiller collectivité territorial de Côte-d’Or. © Aletheia Press / Nadège Hubert

"Perdre une journée pour finalement gagner du temps", résume David Chauvin, chargé de développement biométhane pour GRDF en évoquant le Métah'Salon. Avec François Gaillard, conseiller collectivité territorial de Côte-d’Or, ils ont organisé ce rendez-vous qui s’est déroulé à Losne le 26 mars. Plus de 300 agriculteurs ont été invité à participer à cet évènement dans un rayon de 30 kilomètres autour des communes de Seurre et de Genlis.

"Tous les maillons de la chaine sont réunis en un même endroit pour avoir des réponses sur la méthanisation et évaluer la faisabilité d’un méthaniseur sur une exploitation. Il n’y a pas de curieux qui passent, les agriculteurs qui se déplacent ont une idée en tête", souligne le chargé de développement. Constructeurs, financeurs, développeurs de projet, spécialistes de l’épuration, assureurs, bureaux d’études ou encore la chambre d’agriculture de Côte-d’Or tenaient un stand pour apporter des éléments de compréhension. Acteur majeur de la dynamique de la méthanisation, GRDF peut, quant à lui, assurer un premier contact et servir de guide dans la démarche.

Évaluer pour décider

GRDF et 24 partenaires ont tenu salon pour encourager les agriculteurs de Côte-d’Or à s’intéresser à la production de gaz vert. © Aletheia Press / Nadège Hubert

"Un agriculteur peut nous solliciter pour une étude, gratuite et sans engagement, afin d’analyser l’opportunité du projet de méthanisation et le potentiel du foncier disponible", rebondit David Chauvin. L’équipe de GRDF regarde d’abord si le futur méthaniseur peut aisément être raccordé au réseau. "Nous nous assurons aussi que la consommation locale sera supérieure à la production. En cas de besoin, nous travaillons à la fluctuation de la production.", poursuit-il. L’étude aboutit au détail du raccordement et du coût associé dont 40 % reste à la charge de l’agriculteur. Cette analyse assez complète permet à un agriculteur ou un groupement d’agriculteurs de prendre sa décision et d’initier le projet en consultant les banques et les constructeurs.

Difficile toutefois de concevoir un méthaniseur sans engager quatre millions d’euros. "Il faut compter de trois à cinq ans entre l’idée de départ et la mise en service. GRDF accompagne le projet jusqu’à la finalisation" souligne David Chauvin. Si le méthaniseur est destiné à voir le jour, l’agriculteur aura alors à sa charge une étude détaillée de 14 000 euros cette fois. GRDF reste aussi aux côtés des porteurs de projet dans les phases de concertation pour faciliter l’appropriation locale. "Une fois le site mis en service, GRDF offre une formation sur l’exploitation d’un méthaniseur."

Des emplois à la clé

Nicolas Février, exploitant en polyculture et éleveur dans le canton de Montbard, a sauté le pas de la méthanisation. Le projet initié en 2019 a été mis en service en janvier 2024. "C’est une histoire familiale avec des cousins très impliqués dans la démarche. Nous sommes par ailleurs dans un secteur géographique avec des rendements faibles", contextualise l'agriculteur. Deux facteurs qui ont encouragé sa décision. La méthanisation apporte désormais une certaine sécurisation de ses revenus. "C’est aussi du travail en plus qui m’a poussé à engager un salarié à temps plein" ajoute-t-il.

Le département compte pour l’heure six sites, dont le plus gros méthaniseur de France porté par Dijon Céréales. "La Côte-d’Or produit 48 % du biogaz de la région. La production de gaz vert est d’environ 14 % et on tend vers 25 % en 2030 en Côte-d’Or" conclut François Gaillard.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert