De l’eau, du malt,du houblon et... des Duyck !

Dans la famille Duyck, je demande Léon, brasseur à Zegerscappel dans les Flandres. Nous sommes en 1922. La saga Jenlain débute avec Félix, son fils, qui s’installe à son tour dans la ferme-brasserie de Jenlain où il élabore la fameuse bière de garde à fermentation haute. Il innove et remplace les fûts en bois par des bouteilles champenoises recyclées. C’est la première révolution chez Duyck. Années soixante-dix : Robert modernise le site de production, l’amour de la bière est inaltérable et héréditaire ! Pour preuve, c’est Raymond, dit “le visionnaire”, l’arrièrepetit- fils de Léon, qui dirige la brasserie depuis 1990. Retour sur une success story !

La famille Duyck au grand complet.
La famille Duyck au grand complet.

 

 

La famille Duyck au grand complet.

La famille Duyck au grand complet.

Quatre générations plus tard, la bière, dite “vieille bière” ou “bière de garde” jusqu’en 1968, est connue au-delà de nos frontières. La Jenlain ambrée élaborée par Félix a eu des petites soeurs. Blonde ou ambrée, au repas ou à l’apéritif, 90 ans plus tard, on boit de la Jenlain au Brésil ou au Japon. L’entreprise est toujours une affaire familiale qui emploie 43 personnes, qui a brassé 98 300 hectolitres de bière en 2011 et réalisé un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros (dont 3% à l’export, en Europe, aux Etats-Unis, au Brésil et au Japon). Le fils de Raymond Duyck, Mathieu, 30 ans, devrait prendre le relais. Il pourrait ainsi avoir à relever le défi de l’internationalisation.
Pour bien vendre, il faut raconter une histoire” : ce serait donc cela le secret de la saga Duyck… C’est en tout cas une des recettes du succès de Raymond Duyck. Mais il y en a d’autres : l’amour de la bière et du travail bien fait, le respect de la tradition tout en sachant innover et investir, l’inventivité, l’envie de communiquer, savoir résister aux appels des grands groupes mais être pourtant un “grand” sur le marché brassicole, surtout être indépendant et le rester !

Un festival du très très court métrage. La brasserie fête donc ses 90 ans d’indépendance et, comme d’habitude, elle va faire fort. Pêle-mêle on trouve, en partenariat avec le village de Jenlain, un festival du très très court métrage – 90 secondes avec comme thème… l’indépendance –, le lancement d’une nouvelle bière qui devrait sortir dans courant 2012 (c’est un secret pour l’instant), un ouvrage sur l’histoire de la brasserie, une e-boutique sur Facebook car chez les Duyck on aime le Net… Pour preuve, parallèlement au lancement d’un plan pluriannuel d’investissements (6,5 M€) qui a permis la mise en service de la ligne de boîtes et l’achat de nouvelles cuves, la brasserie s’est lancée dans une grande campagne de communication sur la Toile : du site internet à la page Facebook, en passant par le webzine “parlons bière” et la caméra cachée “traquenards-ala- brasserie.com”, sans oublier la web série “jenlaincroyable village”, la brasserie Duyck a toujours fait preuve d’inventivité pour faire parler d’elle et marquer les esprits. Et comme la brasserie Duyck n’est pas à court d’idées, elle a créé en 2000 la Confrérie de l’ordre des bières de Jenlain. Chaque année, Jenlain est en fête et depuis 2003 le Jenlain Festibière accueille, tous les deux ans, une quinzaine de brasseries artisanales. En 2013, ce sera le Québec qui sera l’invité du village de l’Avesnois.

Contact et informations : www.jenlain.fr