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Malleville-sur-le-Bec : Norlin investit dans une usine de valorisation

Norlin prépare une usine innovante en Normandie pour valoriser les co-produits du lin, les transformant ainsi en fil, panneaux ou biogaz. Elle entend ainsi affirmer son engagement dans une filière durable et en pleine croissance.

L’activité devrait démarrer en janvier 2026. @Norlin
L’activité devrait démarrer en janvier 2026. @Norlin

Comme le disait si bien Antoine Lavoisier : "Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme". Et ça, le directeur général de l’entreprise Norlin, Loïc Charron, l’a bien compris. Celui qui a repris l’entreprise familiale en 2020, fait bâtir à Malleville-sur-le-Bec une usine de transformation de co-produits issus du lin. «Une fois récolté, le lin est envoyé au teillage. Seules les fibres extraites de la plante sont utilisées par les teilleurs pour en faire du fil. Le reste, comme les anas et la poussière, ne sont pas utilisés sur le marché textile. Ce sont justement ces co-produits que nous allons acheter pour les transformer, les revaloriser et les vendre», explique Loïc Charron.

Une valorisation innovante des co-produits du lin

Les co-produits (reste de fibres, poussière, anas), arriveront à Malleville-sur-le-Bec, mélangés. Grâce à une ligne de production, créée spécialement pour le projet de transformation de Loïc Charron, les co-produits seront séparés pour être valorisés. «Les restants de fibres serviront à produire du fil. L’objectif étant de réussir à traiter 4 000 tonnes par an, soit une quinzaine de camions par mois», explique le directeur général. Quant à l’anas, il servira à fabriquer des panneaux agglomérés ou à alimenter des chaufferies biomasse. La poussière pourra être injectée dans des méthaniseurs pour produire du biogaz. «Nous voulons privilégier des débouchés locaux. La fibre, elle, continuera à s’exporter vers la Chine et l'Inde via le port du Havre».

Pour faire tourner son usine, dont l’investissement global atteint les 5 millions d’euros et dont l’activité devrait démarrer en janvier 2026, Norlin a embauché une dizaine de personnes. Le siège social sera transféré de Lille vers le nouveau site. «Nous passons d'une activité purement commerciale à un vrai métier industriel, avec un savoir-faire unique de mélange et de standardisation des fibres». Car oui, l’entreprise n’est pas novice dans le monde du lin, elle est spécialisée, depuis sa création en 2001, dans son négoce.

Le lin : un potentiel durable au cœur de la Normandie

«Le lin est une matière à fort potentiel : vêtements, composites, panneaux, biogaz… Les perspectives sont immenses. Nous voulons être un acteur clé de cette dynamique». Le choix de la Normandie s’imposait : c'est la première région productrice à l'échelle mondiale et sa production a doublé en dix ans. De plus, sa proximité avec les teillages, tissu industriel spécialisé et accès aux marchés internationaux, est un vrai plus. «C’est là que tout se joue», assure Loïc Charron.

La société espère porter son chiffre d’affaires de 22 M€ en 2024 à 40 M€ à terme, grâce à cette nouvelle activité. Une extension, avec une à deux lignes supplémentaires, est déjà envisagée d’ici 2028. «Le bâtiment en construction va faire 3 000 m2, mais il est sur un terrain de 11 000 m2, nous avons donc des perspectives d’avenir», conclut le directeur général. Loïc Charron, à travers son projet, illustre parfaitement comment l’innovation et l’économie circulaire peuvent redonner vie aux matières oubliées et offrir des perspectives d’avenir pour toute une filière.

Pour Aletheia Press, Lolita Péron Vranesic