Organisation des élections: LFI mène la charge contre les instituts de sondage
Interdire les sondages avant de connaître la liste définitive des candidats, les encadrer strictement pour éviter qu'ils n'influent sur le vote: La France insoumise (LFI) a de nouveau poussé ses pions vendredi contre les instituts d'opinion à la faveur d'un...

Interdire les sondages avant de connaître la liste définitive des candidats, les encadrer strictement pour éviter qu'ils n'influent sur le vote: La France insoumise (LFI) a de nouveau poussé ses pions vendredi contre les instituts d'opinion à la faveur d'un rapport d'une commission parlementaire sur l'organisation des élections.
Le rapport de la commission d'enquête, qui a auditionné 120 personnes, est divisé en trois parties distinctes: la position de son président, Thomas Cazenave (Renaissance), celle du rapporteur Antoine Léaument (LFI) et enfin celle des autres groupes participant aux travaux.
C'est le député Antoine Léaument, proche de Jean-Luc Mélenchon, qui s'est chargé de poursuivre la charge des Insoumis contre les instituts de sondages.
Le macroniste Thomas Cazenave a ainsi relevé devant des journalistes 115 recommandations "très politiques" du rapporteur. Selon l'entourage de ce dernier, le rapport a néanmoins été adopté par la commission grâce aux voix de la gauche, du groupe indépendant Liot et à l'abstention des centristes.
Traumatisés par l'échec de leur leader au seuil du 2e tour des présidentielles de 2017 (600.000 voix) et 2022 (400.000 voix), les troupes de Jean-Luc Mélenchon n'ont eu de cesse de dénoncer un biais défavorable chez les sondeurs.
Ils "peuvent commettre de très lourdes erreurs, qui ne sont pas sans effet sur les choix électoraux", constate Antoine Léaument qui demande l'interdiction pure et simple des sondages "avant que la liste définitive des candidats ou des listes en lice à une élection ne soit connue", soit quelques semaines avant l'élection.
Parmi ses recommandations également, figure l'interdiction des sondages d'intentions de vote au deuxième tour d'une élection avant de connaître l'issue du premier.
Il critique notamment la capacité des instituts - dont onze ont été auditionnés en table ronde, puis quatre en face à face - à "constituer des échantillons réellement représentatifs de la population française, en particulier sur le plan politique".
"Rien ne m'a convaincu dans les auditions, longues, que nous avons faites qu'il y avait un biais des sondeurs", a contredit Thomas Cazenave. "Il y a une grande diversité chez les sondeurs, il y a finalement une grande concurrence, il y a des techniques professionnelles, il y a une commission des sondages qui les vérifie", a-t-il argumenté.
Les deux députés se rejoignent davantage sur la question des ingérences étrangères et sur la volonté de "renforcer les moyens humains, techniques et financiers alloués aux services institutionnels chargés de la lutte contre les ingérences étrangères, en particulier Viginum", selon la recommandation du rapporteur.
"Il faudra aussi probablement aller plus loin dans la coopération avec les plateformes et les réseaux sociaux pour détecter de manière très rapide les manipulations à l'œuvre, les faux comptes relais de fausses informations", a abondé M. Cazenave.
Ce dernier a enfin souhaité "la poursuite de nos travaux" sur les "initiatives para-politiques", en citant le projet Pericles du milliardaire ultra-conservateur Pierre-Edouard Stérin qui a refusé à deux reprises d'honorer sa convocation devant la commission.
Une idée partagée par Antoine Léaument, qui réclame la mise en place d'une nouvelle commission d'enquête parlementaire sur ce sujet et "plus largement sur les tentatives d'ingérences financières dans les élections".
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